Investissements étrangers en Tunisie : Défis, leviers et nouvelles perspectives au cœur d’une rencontre stratégique tuniso-suisse

À l’heure où la Tunisie cherche à renforcer son attractivité économique et à relancer la dynamique des investissements étrangers, la Chambre de Commerce et d’Industrie Tuniso-Suisse (CCITNCH) a réuni, à l’hôtel Mövenpick Gammarth, décideurs, diplomates et experts autour d’un thème crucial :
« Investissements directs étrangers en Tunisie : constats, défis et leviers d’attractivité ».

Un climat d’échange constructif

La rencontre a débuté par trois allocutions de haut niveau, posant les jalons d’une réflexion approfondie :

• Mme Ahlem Bel Hadj Ammar, Présidente de la CCITNCH, a souligné la nécessité d’actions concrètes pour restaurer la confiance des investisseurs étrangers et renforcer la coopération bilatérale avec la Suisse.

• Son Excellence M. Josef Renggli, Ambassadeur de Suisse en Tunisie et Président d’honneur de la Chambre, a rappelé l’attachement de la Suisse à la stabilité économique de la Tunisie et son soutien constant au développement du secteur privé tunisien.

• M. Nabil Arfaoui, Directeur de la coopération avec l’Europe au sein du Ministère du Commerce et du Développement des Exportations, a quant à lui présenté les principales réformes engagées par le gouvernement tunisien pour améliorer le climat des affaires.

Un état des lieux sans complaisance

Lors des discussions, les experts présents ont dressé un diagnostic lucide de la situation actuelle :

• Un environnement encore jugé complexe par les investisseurs, marqué par des lenteurs administratives, une instabilité réglementaire et des défis liés à la gouvernance.

• Un besoin urgent de simplification des procédures et de clarification du cadre juridique, notamment en matière de fiscalité et de rapatriement des bénéfices.

• La nécessité de renforcer la communication institutionnelle autour des opportunités d’investissement en Tunisie.

Les pistes de solutions et les leviers à activer

Le panel a aussi mis l’accent sur les axes d’amélioration et les leviers d’attractivité à court et moyen termes :

✅ La promotion active des partenariats public-privé, notamment dans les secteurs des énergies renouvelables, des infrastructures, de la santé et des technologies.

✅ L’application de la nouvelle loi transversale sur l’investissement, qui promet plus de lisibilité, des délais de traitement plus courts et une meilleure protection des investisseurs.

✅ La valorisation du capital humain tunisien, reconnu pour ses compétences et son adaptabilité, un atout majeur pour attirer des projets à forte valeur ajoutée.

✅ Le développement de zones économiques spéciales, avec des incitations ciblées pour les industries innovantes et durables.

Quel rôle pour les femmes entrepreneures tunisiennes ?

Bien que la rencontre ait principalement porté sur les grands enjeux macroéconomiques, plusieurs participantes du secteur privé ont également soulevé la nécessité d’inclure davantage les femmes cheffes d’entreprise dans les futures stratégies de promotion de l’investissement.

« L’entrepreneuriat féminin tunisien représente un levier de croissance sous-exploité. Il est temps de lui donner la place qu’il mérite dans les discussions stratégiques et les politiques d’attractivité économique », a déclaré une participante active dans le secteur de l’export.

Cette rencontre a permis de poser les bases d’un dialogue plus étroit entre autorités tunisiennes, investisseurs étrangers et représentants du secteur privé, tout en appelant à des réformes structurelles pour faire de la Tunisie une destination plus compétitive et plus attractive sur la scène internationale.