
- société
Samantha Ben-Rehouma
Dan Price, jeune patron américain de GravityPayments, une start-upde services de paiements à Seattle (où le salaire minimum est de 15 $/h), porte bien son nom puisqu’il a décidé de se serrer la ceinture en divisant sa rémunération par 14 (rien que ça !) pour augmenter à 70.000 dollars le salaire minimum annuel de ses 120 employés (soit environ 5800 dollars mensuels) qui ont accueilli la « good news » sous un tonnerre d’applaudissements. Dan Price, héro malgré lui ? Oui et non car ce geste ne le mettra pas sur la paille, il a eu le temps d’amasser assez pour être à l’abri ! Toutefois, il a crée le buzz depuis l’annonce de sa nouvelle politique salariale, ceci dans un contexte oùle débat sur les inégalités salariales entre employés et patrons aux Etats-Unis est sous les feux de la rampe. Preuve en est, Hillary Clinton qui, en marge de sa future candidature à la présidence des USA, s’est attaquée, à Wall Street, dénonçant ainsi la faible fiscalité dont s’acquittent les patrons de fonds d’investissements dont les salaires mirobolants frisent l’indécence !
La lecture d’études sur « l’argent fait-il le bonheur ? » « le bien-être de l’individu », etc. sera-t-il la clé à une prise de conscience patronale, une complète remise en cause de la politique menée à savoir le profit à tout prix ? D’autre part et sans considérer que Piketty, par exemple, détienne l’alpha et l’oméga des solutions de lutte contre la précarité, force est de constater que son axiome fondateur de taxer davantage les capitaux que les salaires relève – outre les innombrables études épluchées- d’une certaine forme de bon sens (si rare à notre époque !). Au regard de l’histoire notamment où les richesses étaient anormalement (sur)concentrées : rente grandissante, inégalités profondément creusées, etc.
Dan Price, par son geste,semble s’être servi de l’histoire sur ce coupet ne fait, en somme, que suivre un effet dominocommencé par Mark Bertolini.