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Une étude récente menée en Écosse a mis en lumière une préoccupation croissante : l’augmentation significative des cas de cancers précoces dans le monde. Cette étude explore les raisons sous-jacentes à cette tendance alarmante.
En France, les cancers occupent la première place parmi les causes de décès chez les hommes et la deuxième chez les femmes. Selon les estimations de l’Institut National du Cancer, on prévoit 433 136 nouveaux cas de cancer en 2023, avec 157 400 décès enregistrés en 2018. L’âge médian au moment du diagnostic est de 68 ans pour les femmes et de 70 ans pour les hommes. Par ailleurs, les données les plus récentes de Santé Publique France indiquent une hausse de l’incidence des cas de cancer.
Cette étude récente a scruté l’évolution des taux de cancer à l’échelle mondiale. Les chercheurs ont examiné les données concernant 29 types de cancer dans 204 pays, portant sur une population de 100 000 personnes, afin d’évaluer l’incidence des cancers précoces et son évolution au cours des trois dernières décennies.
Cette étude, menée par des chercheurs de l’Université d’Édimbourg en Écosse et publiée dans la revue BMJ Oncology le 5 septembre 2023, a révélé une augmentation marquée de 79,1 % entre 1990 et 2019 de l’incidence mondiale des cancers précoces, c’est-à-dire chez les individus de moins de 50 ans. Le nombre de décès liés à ces cancers a également augmenté de 27,7 %.
Cancers en hausse chez les moins de 50 ans : l’influence des facteurs génétiques et des modes de vie peu sains
Parmi les cancers précoces en augmentation de 79,1 % depuis 1990, le cancer du sein à début précoce se distingue par son taux d’incidence et de mortalité élevé. Les prévisions concernant l’ensemble des cancers ne sont guère plus rassurantes, prévoyant une augmentation de 31 % des nouveaux cas et de 21 % des décès liés aux cancers précoces d’ici 2030.
Les chercheurs attribuent principalement cette tendance à des facteurs génétiques, mais ils mettent également en avant l’influence néfaste des changements de mode de vie observés ces dernières années. Ils soulignent les risques alimentaires liés à l’augmentation de l’obésité, de la sédentarité, ainsi que la consommation d’alcool et le tabagisme.
Dépistage précoce des cancers pour réduire la mortalité
Heureusement, bien que le nombre de cas de cancers précoces augmente, le taux de mortalité annuel associé à ces cancers diminue progressivement. Cela reflète, selon Xue Lie, l’une des chercheuses de l’étude, les efforts notables déployés dans le domaine du dépistage et du traitement du cancer au cours des trois dernières décennies. Elle insiste sur l’importance des examens médicaux réguliers. En effet, bien que la promotion de stratégies de dépistage puisse augmenter l’incidence des cancers, elle permet également de les traiter plus tôt, contribuant ainsi à réduire leur mortalité.
Il est toutefois essentiel de poursuivre des études à l’échelle nationale tout au long de la vie, afin que chaque pays puisse adapter ses stratégies de prévention face à la hausse des cas de cancers précoces.
Les chercheurs recommandent un mode de vie sain pour réduire les risques de cancer, quelle que soit la tranche d’âge. Selon l’Institut National du Cancer, « la moitié des cancers détectés chaque année pourraient être évités en modifiant nos comportements quotidiens et nos modes de vie ». Les mesures préventives incluent l’abstention de tabac, la réduction de la consommation d’alcool, une alimentation équilibrée et une vie active.