Alors que les femmes progressent dans de nombreux domaines, le sport professionnel demeure profondément inégalitaire. En 2024, aucune femme ne figure dans le classement des 100 athlètes les mieux rémunérés au monde, selon le rapport publié par Sportico. Un chiffre choc, révélateur d’un système qui valorise toujours massivement les performances masculines, tant sur le terrain que dans les revenus.

💸 Un fossé de revenus… et de reconnaissance

La joueuse de tennis Coco Gauff, pourtant l’une des sportives les plus en vue cette année, a généré 30,4 millions de dollars en gains et partenariats. Pourtant, elle ne figurerait qu’à la 125ᵉ place dans le classement global.

Depuis plus d’une décennie, seules quelques stars du tennis comme Serena Williams, Maria Sharapova, ou encore Naomi Osaka ont réussi à briser ce plafond de verre. Mais ces exceptions confirment la règle : le sport féminin rapporte moins, car il est moins exposé, moins sponsorisé, et souvent sous-financé.

📺 Visibilité réduite, revenus diminués

Les inégalités ne viennent pas uniquement des salaires. La médiatisation du sport féminin reste faible. Peu de matchs diffusés, peu de retransmissions majeures, et donc moins de contrats publicitaires. Résultat : les sportives dépendent beaucoup plus que leurs homologues masculins du sponsoring pour survivre.

À titre d’exemple, moins de 1 % des budgets de sponsoring sportif mondial sont attribués aux femmes. Un chiffre criant qui explique en partie leur absence du classement.

⚽ Inégalités jusqu’aux primes

Même lors des plus grands événements mondiaux, les écarts restent gigantesques. En 2023, la Coupe du monde féminine de football a attribué 150 millions de dollars de primes. En 2022, les hommes ont reçu… 440 millions de dollars. Une différence quasi x3, alors que les audiences féminines explosent.

🧱 Un système structurellement excluant

Le sport est l’un des rares univers encore largement non mixtes dans sa pratique et son organisation. Cette séparation se traduit aussi dans l’accès aux ressources, aux infrastructures, à la formation, et bien sûr… aux salaires.

L’égalité ne viendra pas seule. Elle passera par une volonté politique, une réforme des modes de diffusion, une revalorisation médiatique des performances féminines, et un engagement concret des marques et des institutions.

💡 Ce que cela révèle

Cette absence des femmes dans le Top 100 est bien plus qu’une statistique : c’est un symptôme. Celui d’un modèle sportif mondial encore trop peu inclusif. Et si le talent n’a pas de genre, le porte-monnaie du sport, lui, en a encore un.