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Dorra Zarrouk : l’année de la consécration

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Dorra Zarrouk : l’année de la consécration 

 

Débutant dans le théâtre, puis dans le cinéma tunisien, Dorra Zarrouk a su en quelques années conquérir l’Egypte avec ses rôles variés, sa modestie et sa classe. Avec le rôle atypique de « Dalal » dans le feuilleton « Sejn Al Nisa » (La prison des femmes), l’actrice tunisienne Dorra Zarrouk accède finalement au panthéon du cinéma égyptien. En vacances en Tunisie, Dorra livre au magazine Femmes Maghrébines ses appréciations sur l’aventure « Sejn Al Nisa ».

F.M : Comment avez-eu la proposition de tourner dans le feuilleton « Sejn Al nisa » ?

D.Z : C’est la réalisatrice Kemla Abou Dhekra, dont j’apprécie le travail, qui m’a contacté. Elle m’a donné un aperçu sur le nouveau projet de fiction. A cette époque, le texte n’était pas encore fini et c’est Mariam Naou qui s’est chargée, ensuite, de travailler sur la nouvelle version du scénario. Je les ai rencontré toutes les deux et nous avons discuté du feuilleton et du rôle de « Dalal ». Ce qui m’a plu dans le projet, c’est l’originalité du sujet et l’équipe qui est constituée, en majorité, de femmes.

F.M : D’autres actrices étaient pressenties pour le rôle de « Dalal » ?

Non, le choix de la réalisatrice et de la scénariste était fixé d’avance, du moins sur Nelly Karim et sur moi-même.

F.M : Nous avons ri et pleuré avec le personnage de « Dalal » et nous avons senti votre investissement dans ce rôle difficile à jouer, est-ce que vous vous êtes sentie proche de ce personnage ?

D.Z : A vrai dire, non. Je ne me suis pas sentie proche de ce personnage dans la mesure où il diffère complètement de ma personnalité et du milieu social dans lequel j’évolue. « Dalel » est issue d’un milieu très populaire. Elle n’a pas terminé ses études et elle a dû travailler très tôt pour subvenir aux besoins de sa famille. Elle est également psychologiquement instable, devient schizophrène et fait une tentative de suicide. Quand elle est sortie de prison, personne ne l’a aidé et sa famille l’a dénigrée, et c’est pour cette raison qu’elle a basculé dans le monde de la prostitution.

F.M : Comment ont réagi les critiques vis-à-vis du feuilleton et de ton jeu ?

D.Z : Franchement, la plupart des grands critiques ont apprécié le travail. Faten Hamama et Charihane ont été subjuguées par le jeu des actrices et par le synopsis. Le critique d’art Tarak Chenaoui a également salué notre travail. Le public a beaucoup aimé.

F.M : Quelles étaient vos appréhensions vis-à-vis du rôle de « Dalal » ?

D.Z : J’avais peur du rôle car il traite des tabous sociaux dans le monde arabe. J’avais peur de choquer les mentalités car le personnage de Dalal est un condensé des problèmes et des anomalies de nos sociétés. Mais, j’étais finalement agréablement surprise par la réaction des téléspectateurs. La sensibilité des femmes a aussi joué un grand rôle dans la réussite de « Sejn Al Nisa » car seules les femmes savent bien représenter les femmes. (Rires) Il y’avait une atmosphère d’entente dans l’équipe. On interagissait avec la réalisatrice et la sénatrice pour améliorer les dialogues et les scènes.

F.M : Vos prochains projets ?

D.Z : Actuellement, je suis en train de lire le scénario d’un projet de feuilleton « Les mille et une nuits » dans lequel je vais peut-être jouer le rôle de Shahrazade. Jouer dans des remakes cinématographiques du patrimoine littéraire arabo-perse me tente. Passer d’une fiction qui traite de la réalité sociale à un sujet plus fantaisiste, oui pourquoi pas. Shahrazade est, de plus, un archétype féministe car c’est une femme qui a usé de son intelligence et qui sauvé sa vie à plusieurs reprises.

F.M : Dorra Zarrouk, merci 

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