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Un mois qui s’achève, une lumière qui demeure : émotions et leçons humaines d’octobre

  • Un mois qui s’achève, une lumière qui demeure : émotions et leçons humaines d’octobre

Douze années d’engagement, quatre éditions d’un défilé devenu symbole. En octobre 2025, Femmes Maghrébines a, une fois encore, fait vibrer la Tunisie au rythme du courage féminin. Ce mois ne fut pas seulement rose — il fut humain, vibrant, inoubliable.

Par Rim Ouerghi

Chaque fin d’octobre porte une émotion singulière. Elle ressemble à un souffle : celui du soulagement, de la gratitude, mais aussi d’une douce nostalgie. Car chaque année, Octobre Rose nous rappelle pourquoi nous faisons ce métier, pourquoi nous nous battons, pourquoi Femmes Maghrébines existe.

Douze années déjà. Douze campagnes portées par la conviction que la sensibilisation peut sauver des vies. Douze années de rencontres, de sourires timides et de regards chargés d’espoir. Cette édition 2025, je l’ai vécue intensément, comme si c’était la première. Parce qu’à chaque nouvelle campagne, c’est une nouvelle génération de femmes que nous touchons, un nouveau souffle que nous faisons naître.

Tout au long du mois, nous avons porté la cause là où elle devait être : au cœur des facultés, des entreprises, des institutions. Nous avons parlé sans détour du dépistage, de la peur, du courage. Et partout, j’ai senti la même énergie, la même écoute, cette même émotion dans les yeux de celles qui comprennent que la prévention est un acte d’amour — envers soi-même et envers la vie.

Mais le sommet de ce mois, c’est bien sûr le Défilé des Guerrières. Quatrième édition, et pourtant, chaque année, c’est un recommencement. Rien n’est jamais acquis, tout se reconstruit dans l’effervescence, la passion, et cette tension magnifique qui précède les grands moments.

Les jours précédant le défilé sont toujours une course contre le temps. Les essayages qui s’enchaînent, les décors à finaliser, les visages à rassurer. Je revois encore nos équipes, concentrées, fatiguées, mais portées par une seule idée : que tout soit à la hauteur des femmes qui allaient défiler. Parce que ces femmes-là ne jouent pas un rôle. Elles incarnent le courage, la dignité, la renaissance.

Et puis vient le grand soir.
Quand les projecteurs s’allument et que les Guerrières apparaissent, il n’y a plus de mots. Seulement des regards, des frissons, des applaudissements qui montent du cœur. Certaines sortent à peine d’un traitement, d’autres revivent sous les feux d’une scène qu’elles n’auraient jamais imaginé fouler. Toutes rayonnent d’une beauté rare — celle qui naît du combat et de la foi en la vie.

Je me souviendrai toujours de ce moment suspendu où la salle s’est levée. Le temps semblait s’arrêter. Ce n’était plus un événement, c’était une communion. Un instant où la douleur, la peur et la pudeur se transformaient en force collective.

En refermant ce mois d’octobre, je ressens avant tout de la reconnaissance. Pour ces femmes qui osent, pour nos partenaires fidèles, pour notre équipe qui donne le meilleur d’elle-même, et pour toutes celles et ceux qui, de près ou de loin, ont contribué à ce rêve devenu réalité.

Douze éditions. Quatre défilés. Et toujours cette même émotion intacte : voir des femmes se lever, marcher, briller, se reconstruire — et inspirer les autres à faire de même.

Mais notre histoire ne s’arrête pas là. Déjà, l’avenir s’esquisse. La 5e édition du Défilé des Guerrières se prépare, portée par l’ambition d’aller encore plus loin, de faire encore plus fort, de rassembler encore plus grand. Parce que Femmes Maghrébines, avant d’être un magazine, est une voix. Une promesse.

Octobre se termine, mais la lumière reste.

 

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