La charge mentale n’est pas qu’un « problème féminin ». C’est un enjeu de couple, de famille, et même de société. Rétablir l’équilibre, c’est permettre à chacun·e d’être serein·e, et surtout, de ne pas finir en burnout.
La charge mentale, c’est ce poids invisible qui repose sur les épaules de celui ou celle qui gère à la fois les tâches concrètes et toute l’organisation mentale qu’elles impliquent. Ce n’est par exemple pas juste « faire les courses », c’est aussi penser à la liste des courses, planifier le moment où les faire, se souvenir des goûts de chacun·e , etc. Mentalement, cela revient à avoir 50 onglets ouverts dans son cerveau en permanence. C’est épuisant. Et malheureusement, dans beaucoup de foyers, la charge mentale des femmes a tendance à cumuler cette tâche invisible en plus de leur travail, des enfants, et ou encore des attentes sociétales. On l’a compris : c’est loin d’être une partie de plaisir.
Pourquoi les femmes en font-elles plus ?
Si les femmes portent la charge mentale comme un sac à dos XXL, ce n’est pas le fruit du hasard. Depuis des siècles, les rôles de genre sont venus modeler notre vision de la famille et des responsabilités.
- « Chérie, qu’est-ce qu’on mange ce soir ? » : une phrase dite banale par exemple, mais qui illustre bien le problème. Cette question transfère automatiquement la responsabilité de l’organisation à la personne qui y répond (souvent madame).
- La double journée : les femmes travaillent tout autant que les hommes , mais une fois la journée de boulot terminée, elles se lancent dans une deuxième journée à la maison : ménages, repas, devoirs… Pendant que certains profitent d’un petit moment Netflix, d’autres préparent déjà le lendemain.
Penser à tout, tout le temps… c’est une responsabilité qui s’anticipe, se calcule et finit par épuiser. Les hommes, eux, ne sont pas exempts de ces tâches, mais ils les abordent souvent différemment. Le partage n’est pas toujours équitable, car beaucoup ont grandi avec l’idée inconsciente que l’organisation du foyer était l’affaire des femmes.
Pourquoi la différence persiste ?
Et si on regarde les statistiques, la réalité devient soudain moins abstraite. Heureusement, les mentalités évoluent (doucement, mais elles évoluent). Les nouvelles générations d’hommes commencent à prendre conscience du poids que représente la charge mentale. Certains désirent ainsi s’impliquer davantage dans la gestion du foyer. Cependant, la différence persiste… Pourquoi ?
- Le fameux « j’attendais que tu me dises quoi faire ». Une phrase classique qui montre que certains hommes attendent encore qu’on leur donne des instructions plutôt que de prendre les devants. La charge mentale, ce n’est pas seulement faire, c’est anticiper.
- Des habitudes difficiles à déloger. Un homme qui s’implique sera parfois perçu comme « un héros » alors qu’il ne fait que participer à une tâche normale. Les applaudissements sont sympas, mais ils traduisent surtout une inégalité ancrée.
Même si certains hommes font des efforts et s’impliquent dans la gestion du quotidien, beaucoup sous-estiment ainsi encore le poids mental que représente l’organisation permanente.