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Babygirl : Nicole Kidman au sommet dans un thriller audacieux

  • Babygirl : Nicole Kidman au sommet dans un thriller audacieux

« Avoir un film comme celui-ci est une énorme affaire pour moi, parce que j’ai l’impression que c’était quelque chose dont tu veux rester discret ou ne pas en parler. ” Pour certaines femmes, « Babygirl », le thriller érotique avec Nicole Kidman, a suscité des conversations sur le sexe et le désir.

C’est l’un des films les plus attendus de ce début d’année. Babygirl, en salles mercredi 15 janvier, est un thriller érotique qui explore toutes les nuances du plaisir féminin à travers une relation de soumission. Écrit et réalisé par une femme, le long-métrage est porté par l’une des plus grandes actrices hollywoodiennes, symbole du glamour et de l’audace, Nicole Kidman.

Babygirl, signé par la cinéaste néerlandaise Halina Reijn, a d’ores et déjà conquis la critique, tant son héroïne assume avec insolence cette satire du pouvoir et de la transgression dans tous les domaines.

Sur le papier, l’histoire a tout du conte hollywoodien. Romy (Nicole Kidman) est la PDG d’une grosse entreprise de robotique en pleine expansion à New York. Une femme de tête et de pouvoir, mariée à un homme aimant (Antonio Banderas), mère de deux adolescentes qu’elle adore et vivant dans une maison cossue.

Une vie de rêve avec une seule ombre au tableau : sa frustration sexuelle. Jusqu’à l’arrivée, au sein de son entreprise, de Samuel (Harris Dickinson), un jeune et beau stagiaire de 20 ans dont le culot et le fort tempérament vont vite déstabiliser une femme habituée à tout régenter, sa vie publique comme sa vie personnelle.

Transgression et subversion

Au fil de leurs rencontres, une idylle passionnelle va naître entre Romy et le jeune homme qui va permettre à la quinquagénaire de réaliser ses fantasmes les plus fous. Cette femme cadenassée de l’intérieur va éprouver un malin plaisir à laisser Samuel prendre le contrôle de leurs ébats. Romy attachée, Romy qui rampe, Romy qui lape du lait dans sa chambre d’hôtel 5 étoiles… Et Romy qui sent bien combien cette relation de dépendance à ce jeune garçon arrogant risque de lui coûter cher, mais qui ne peut s’en défaire.

Plus elle flirte avec le danger, au risque de perdre sa situation et son couple, plus elle prend du plaisir. Force est de constater que le spectateur assiste stupéfait, mais scotché, à ce jeu de pouvoir incroyable, aimanté par le jeu inouï de Nicole Kidman qui ose tout. Soumission, masturbation, avec même une certaine autodérision lorsqu’on assiste à ses piqûres de botox pour paraître plus jeune.

La force du film, réalisé par une cinéaste dont c’est le troisième long-métrage – elle abordait dès son premier film Instinct : liaison interdite (2019) la sexualité transgressive  –, c’est d’inverser les rôles. La femme fatale est remplacée par un sexy jeune homme, devenu source d’excitation et de désir pour une femme puissante. L’occasion pour elle d’explorer la relation au pouvoir et à la manipulation ainsi que les frontières entre désir et contrôle.

Autre atout du long-métrage, une réalisation crue presque clinique qui ne cache rien, par exemple, des orgasmes de Romy. Le film commence et se termine par ce cri libérateur poussé par une Nicole Kidman qui nous subjugue par son jeu, mélange de force et de vulnérabilité.

Kidman en majesté

« Il me fallait une actrice dotée d’une force et d’un courage nécessaires pour endosser l’ambiguïté de mon héroïne, son aplomb comme ses fragilités », explique Halina Reijn à qui Nicole Kidman voue une véritable admiration. Pari réussi.

Aucun rôle n’avait à ce point reflété l’ambivalence de l’actrice australienne de 57 ans déjà récompensée pour ce film. Elle a décroché le prix d’interprétation à la Mostra de Venise en septembre dernier. Un rôle si intense qu’elle est l’une des favorites pour la cérémonie des Oscars le 3 mars prochain. Un second Oscar en perspective pour celle que son musicien de mari depuis dix-huit ans, Keith Urban, surnomme dans l’intimité, lui aussi, « Babygirl ». Traduisez ma petite fille, ma petite chérie.

 

Affiche du film "Babygirl" de Halina Reijn. (SND / A24 FILMS)

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