Arrête d’attendre. Personne ne viendra te sauver…
- société
Par Jihène Sayari.
Depuis des années, la confusion existe et comme chaque année, il faut réexpliquer les choses et remettre les pendules à l’heure.
Le 8 mars est célébré comme la Journée internationale des droits des femmes, et non comme « la journée de la femme », car c’est une journée de mobilisation générale pour les féministes qui rappellent que le combat pour l’égalité entre les sexes est encore loin d’être gagné. L’origine de cette journée remonte aux manifestations de femmes en Europe et aux États-Unis au début du 20e siècle, qui réclamaient de meilleures conditions de travail et le droit de vote. En 1910, la féministe allemande Clara Zetkin a proposé une journée internationale des femmes, et les années suivantes ont vu des journées de mobilisation dans toute l’Europe. Le 8 mars 1917 a marqué l’histoire lorsque les ouvrières de Saint-Pétersbourg ont fait grève, marquant le début de la révolution russe. Ce n’est qu’en 1977, après l’année internationale de la femme de 1975, que les Nations Unies ont instauré la Journée internationale des droits des femmes le 8 mars. Depuis lors, cette journée est devenue le rendez-vous incontournable des féministes pour rappeler que l’égalité entre les sexes est encore loin d’être atteinte.
Pourquoi célébrer une journée internationale de lutte pour les droits des femmes ?
Les inégalités entre les femmes et les hommes sont les plus anciennes et les plus structurelles de notre société. Bien que des progrès aient été réalisés au cours des dernières décennies, il reste encore un long chemin à parcourir pour parvenir à l’égalité. Selon le Forum économique mondial, les femmes devront attendre encore plus de 130 ans pour que le monde soit véritablement égalitaire. Les femmes et les jeunes filles continuent d’être confrontées au sexisme, à la discrimination, aux violences basées sur le genre, ainsi qu’à l’exclusion sociale et économique.
En 2023:
-Les femmes doivent attendre encore plus de 130 ans avant de connaitre un monde égalitaire.
-Plus de 60 % des plus pauvres sont des femmes, soit 435 millions de femmes vivant avec moins de 1,9 $ par jour, 47 millions de femmes avaient basculé dans l’extrême pauvreté à cause de la pandémie de Covid19.
-À l’échelle mondiale, le salaire des femmes ne représente que 77 % de celui des hommes.
-1 femme sur 3, soit 736 millions de femmes – a été victime de violences sexistes et sexuelles au cours de sa vie.
-1 femme est tuée par son conjoint ou membre de sa famille toutes les 11 minutes.
-Les femmes consacrent environ 2,5 fois plus de temps aux soins non rémunérés et aux travaux domestiques que les hommes.
-9 femmes sur 10 anticipent et adoptent des stratégies d’évitement pour éviter des actes sexistes.
Le 8 mars est souvent confondu à tort avec la « journée de la femme ». Cette confusion entraîne souvent une récupération commerciale pour cibler une clientèle féminine avec des promotions sur des produits considérés comme « féminins », tels que les cosmétiques, les produits électroménagers ou les vêtements. Ces pratiques commerciales diffusent souvent des stéréotypes sur le rôle des femmes dans la société, tels que la place des femmes à la cuisine, qui sont profondément antiféministes et patriarcaux, allant à l’encontre de l’objectif même de la Journée internationale des droits des femmes. De plus, ces pratiques commerciales s’inscrivent dans une logique de surconsommation qui est néfaste pour la planète.
Le 8 mars n’est pas une journée où il faut seulement complimenter et bien traiter les femmes, contrairement à ce que peut véhiculer une vision romantique de la journée. Au contraire, la lutte pour les droits des femmes est un combat quotidien qui doit impliquer autant les femmes que les hommes. Le 8 mars, la Journée internationale des droits des femmes, est une journée de célébration des luttes menées par les féministes et un moment de mobilisation générale pour rappeler que le combat pour l’égalité entre les sexes est loin d’être gagné.
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