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Lorsque j’étais petite… j’ai vécu au paradis, un pays qui s’appelle Tunisie…

  • Lorsque j’étais petite… j’ai vécu au paradis, un pays qui s’appelle Tunisie…

Par Jihène Sayari.

Lorsque j’étais petite, on m’a demandé de marcher sur le trottoir, avec joie je l’ai fait… Puis j’ai vieilli et je n’ai plus retrouvé de trottoirs. J’ai retrouvé un souvenir de trottoir, où les arbres prennent trop de place puis les voitures, les poubelles et les kiosques construits à la hâte ou les terrasses fermées de cafés et de restaurants, bloquer le passage. Des trottoirs, qui au mieux, font tomber les passants âgés avec les vieux pavés qui dépassent et les trous partout.

Lorsque j’étais petite, on m’a demandé de respecter la loi, que j’avais des obligations et des droits… Je l’ai fait et la majorité le faisaient, par conviction ou par contrainte… Mais ils le faisaient!

Le temps est passé et j’ai vu les lois se faire violer dans une indifférence remarquable… J’ai vu les voitures rouler dans le sens contraire, les stops grillés… J’ai vu les gens faire n’importe quoi sans être punis… Je me suis retrouvée à vivre dans une jungle qui manque incroyablement de sécurité.

Lorsque j’étais petite, j’ai vécu au paradis, un pays qui s’appelle Tunisie… Du vert de ses prairies, à la beauté de ses montagnes, jusqu’à la splendeur de ses plages paradisiaques, tout me faisait rêver. Dans ce paradis, il y’avait des gens aimables, on se sentait bien partout. On se sentait chez nous même dehors et on savait qu’en cas de besoin, le voisin aidait, la grande famille aidait, les amis aidaient et tous ceux qui le pouvaient le faisaient.

J’ai vieilli et j’ai vu le paradis plein de saletés, les arbres ornés par le plastique qui planait, les ruisseaux et les rivières se faire massacrer par les déchets industriels et autres.

J’ai vu la mer polluée et les plages torturées par des vacanciers indélicats qui laissaient derrière eux des tonnes d’ordures. J’ai vu les voisins se faire la guerre et ne plus se dire bonjour et les familles se désunir. J’ai vu l’égoïsme et la haine colorer les rapports humains. J’ai vu le paradis se transformer peu à peu en enfer invivable.

J’aimerais un jour retrouver un peu de ce temps, de ces gens, de cette humanité et de tout ce qu’il y’avait de bien et de bon.

J’aimerais revoir le paradis, celui où j’ai vécu… Lorsque j’étais petite !!!

 

 

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