Qatar 2022: des billets qui valent de l’or.
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Des années qu’on l’attendait. Le Tour de France femmes prend le départ dimanche 24 juillet avec 144 coureuses en lice. Après plusieurs éditions féminines sous différentes formes, dans l’ombre des hommes, cette nouvelle édition qui va durer une semaine mènera les coureuses de Paris jusqu’à La Super Planche des Belles Filles, dans les Vosges. Si cette course a lieu et se médiatise, c’est notamment grâce au combat mené par plusieurs cyclistes, professionnelles et amateures, pour féminiser le cyclisme.
Après une première tentative en 1955, les femmes n’ont vraiment eu une course s’apparentant au Tour de France masculin qu’entre 1984 et 1989.
C’est seulement en 1955, soit 53 ans après le premier Tour de France, qu’un Tour féminin est organisé par Jean Leuillot. La Britannique Millie Robinson s’impose dans cette course sans lendemain en 1955. Jean Leulliot aura plus de réussite dans son projet de relancer Paris-Nice.
Il faudra attendre 29 ans (soit 83 ans après la première édition masculine) pour qu’un Tour féminin soit à nouveau organisé. Les femmes sélectionnées, au nombre de 36, courent les 50 ou 80 derniers kilomètres de l’étape des hommes.
Ce Tour féminin révèle en 1985 la première icône du cyclisme féminin : Jeannie Longo. La Française remporte notamment les Tours féminins de 1987, 1988 et 1989.
Pourtant, le duel entre Maria Canins (sacrée en 1985 et 1986) et Jeannie Longo (sacrée en 1987, 1988 et 1989) anime une course qui prend de l’ampleur. Prétextant une logistique parallèle à celle des hommes ingérable, la Société du Tour de France baisse le rideau et renvoie le peloton féminin à l’ombre.
Entre 1992 et 2009, il y également eu le Tour cyclisme féminin (appelé ensuite Grande Boucle féminine), lancé indépendamment par Jeannie Longo et Patrice Boué. Celle-ci permet de faire subsister l’édition féminine, mais la formule ne prend pas vraiment, entre les scandales de dopage et les interdictions de l’organisateur du Tour masculin d’appeler la course « Tour » ou de parler du « maillot jaune ».
En 2013, plusieurs cyclistes professionnelles, dont les championnes du monde et olympique Emma Pooley et Marianne Vos, lancent une pétition pour demander le retour d’un Tour de France féminin. Celle-ci recueille 96.000 signatures.
Après des années d’attente, et notamment grâce à la pression de David Lappartient, président français de l’UCI, ASO a relancé la machine cet été. Après avoir introduit la Course by le Tour ces dernières années, la société à la tête du Tour de France a remis les pendules à l’heure.
Entre économie, professionnalisation et médiatisation, de nombreuses femmes et nombreux hommes travaillent depuis plusieurs années pour qu’un jour, le cyclisme soit un sport mixte et pratiqué autant par des hommes que par des femmes, sur un pied d’égalité. Les avancées sont nombreuses (mais on partait de loin), et ce Tour des femmes 2022 devrait les aider à faire évoluer la pratique.
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