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AVOIR PEUR OU RAISON

  • AVOIR PEUR OU RAISON

 

 

La PEUR de tout, la PEUR de nous et de ce que nous étions.

La PEUR de ce que nous serons lorsqu’il n’y aura plus de temps pour le printemps…

 

Par Nesrine Ben Khedija

 

 

Depuis la nuit des temps, chaque lundi que le bon Dieu fait et surtout ceux d’après élections, l’humain s’engage dans une bataille, généralement perdue, contre sa petite personne.

Ayant pour uniques alliés ces rêves, perdues d’avance, et pour fidèle ennemi sa peur intérieure, le citoyen, qu’il soit bon ou très bon, s’acharne contre ses propres choix en tergiversant avec la voix de cette peur.

Dans ce dialogue sans fin, la peur prend toujours le dessus de l’avance, et impose ainsi son choix de questions bigarrés et complexes, au prix desquelles les réponses seront d’autant plus disparates et hétéroclites.

 Ai-je eu raison ou tort d’avoir peur, ai-je fais le bon choix et donné ma meilleure voix, devrais-je continuer ou vautrait-il mieux que je m’arrête là au bord de l’abîme pas encore prêt à gérer mes complexes, pourquoi voter, c’est quoi la démocratie, pourquoi la providence nous impose les lundis après-midi et la laideur des mois de janvier? Que de questions inutiles et dé-constructives qui ne font qu’aggraver la présumée lourdeur des lundis de printemps.

Une lourdeur culturelle, qui de surcroît est devenue une coutume mondiale faisant se dissiper dans les airs des mauvais temps, le sérieux fictif des nations et imposant le retard de ma chronique au mardi.

La peur d’échouer peu importe le jour de la semaine, la peur d’échouer peu importe l’année de l’élection, la peur de se faire massacrer par un policier déchaîné, peu importe l’équipe que l’on soutient, mais surtout et toujours  la peur d’oublier, car on ne meurt qu’en oubliant qui nous sommes et qui nous étions un beau jour de printemps, cette peur handicapante qui nous fait changer de bord pour une illusion de sécurité, cette peur qui nous prive , du bonheur et de l’amour tant espéré.

Cette même peur qui condamne et criminalise outrageusement la liberté en la plaçant sur le banc des accusés tel un ennemi public et privé.

La peur de vivre et d’avancer, la peur des rêves qu’on croit toujours perdus d’avances.

La Tunisie, spectatrice de son sale sort, et des programmes affreux de la plupart de ses télés, spectatrices des dégâts causés  par les élus de son peuple politiquement inculte et les dirigeants de ses terres naturellement favorisées et humainement bondonnées, ces terres patries désertées par ses héros, partis trop vite ou parfois trop tard.

Que reste-il de nous, de nos idées, de nos rêves étouffées, que nous reste-il pour retrouver le vrai chemin de la vie.

Face aux candidats aux présidentielles françaises, la peur a gagné le premier tour, en se frayant un sur chemin vers la finale.

Voter par conviction est devenue monnaie rare dans ce monde où règnent misère et violence.

Alors vaudrait-il mieux avoir peur ou raison?

Vivement Lundi prochain…

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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