×

Une prière désespérée et le but est marqué !

  • Une prière désespérée et le but est marqué !

 

Par Nesrine BEN KHEDIJA

Prenez un pays, petit de par sa taille et grand de par sa volonté de résister, un pays que l’on croyait debondieurisé, abandonné par ses esprits saints qui jusqu’à hier, ont veillé sur lui. Un hier comme juste avant la Coupe d’Afrique des Nations de 2022.

Mettez le à l’épreuve, et expérimentez son effervescence en prenant pour éprouvette un terrain de football, onze tunisiens aux pieds d’or et sur lesquels la main de Dieu a été levée , onze tunisiens fragilisés et aux corps desquels le Covid-19 a fait des dégâts, donnez leur un ballon, une dose de pression venant du pays et une prière systématique avant l’hymne de la patrie. Vous serez choqués du résultat.

La transcendance du rendement sur la croyance défaitiste d’un peuple gavé par la déception. Au foot, je ne m’y connais pas, j’ai pourtant un fils mordu, jusqu’aux tripes. Je l’ai déçu hier lorsque je n’ai pas voulu regarder le match, dans ma petite tête, nous allions d’office et avions d’emblée perdu la partie. Et je n’avais nullement l’envie d’une overdose de tristesse. L’équipe du Nigeria est très forte m’avait-on répété à mainte reprises et le Nigeria est bien protégé par les mœurs et les marabouts de son peuple bien croyant.

La patrie me fatigue, me gâche mes dimanches soir où il y’a match!!! L’air désengagée et le cœur espérant, les yeux détournés de l’écran, j’attendais…que m’importent les chances, que m’importait la déception… J’attendais, par amour, par espoir, par chauvinisme pour une fois permis. J’attendais avec désespérance une victoire impossible. Dans mon oreille droite qui reste malgré tout éveillée aux bruits du dehors, ont souvent atterri des commérages autour des graines de ce pays, et des ancêtres puissants de ce peuple. J’y crois malgré mes années d’études scientifiques, j’y crois fort en dépit de la résistance de mon cerveau qui se croit parfois supérieur à mon cœur et surtout à mon âme, fragilisée par l’amour de ce pays.

Je me demande souvent en écrivant ma chronique si vous aussi vous avez le cerveau rebel tout comme le mien? Si votre cœur vous joue des tours et vous emmène parfois loin de votre objectif principal… Comme est mon état aujourd’hui: ma tête et son cerveau insistent depuis hier à m’emmener là où personne ne va plus: l’assemblée des représentants du peuple. Et mon cœur sans force et sans armures arrive tout de même à m’infliger le bonheur du but phénoménal d’hier. Je sais qu’il est des cœurs sensibles mais tenaces qui oseraient imaginer avec moi les députés du peuple disputer un match contre le peuple lui même, la démocratie pour ballon et le président de la république KS pour arbitre.

Si jamais nos ancêtres les saints accepteraient de meubler les tribunes d’honneur, le peuple que nous sommes, réussira-t-il à marquer le but décisif tant attendu pour le compte de la Tunisie? Je faisais des rêves comme celui-ci lorsque la révolution a éclaté…

DOSSIERS SPÉCIAUX