×
  • The Mirage Hammamet
  • Marriott Sousse
  • ATB
  • AFRICA
  • Banque de Tunisie et des Emirats

La jalousie amoureuse

  • La jalousie amoureuse

 

 

Par Rana Hamrouni 

 Cabinet de Sexothérapie-

La jalousie amoureuse est le trouble le plus courant chez les couples, se classant au deuxième rang des difficultés conjugales. Si elle peut paraître mignonne dans certains cas, puisqu’ anodine et légère, dans d’autres, elle peut mettre la relation en péril ou pire, la vie d’une des victimes de cette jalousie. Émotion légitime ou non, c’est dans l’expression de cette émotion que la jalousie devient nocive.

Jalousie normale ou pathologique ?
Le « plus grand de tous les maux » selon Stendhal, se résume en une crainte, fondée ou non, que l’être aimé nous abandonne au profit d’un autre. Une jalousie occasionnelle et limitée est normale, et elle est même une marque de l’amour. Mais elle devient pathologique quand elle est obsessionnelle. C’est alors un poison mortel, qui nuit à de nombreux couples.

La jalousie pathologique dure plusieurs années et est souvent accompagnée d’actes de violence. Le jaloux éprouve même de l’excitation lorsqu’il est jaloux. Ce sentiment lui donne l’impression de vivre, et ce, même si après de fortes manifestations de jalousie, il se sent mal, coupable et regrette.
Manque de confiance en soi
La jalousie trahit en réalité une dépendance affective et un manque de confiance en soi : on a constamment peur d’être abandonné par son amoureux parce qu’on ne se sent pas digne de son amour.
La jalousie est rarement présente dans les débuts d’une relation puisque la fusion dans le couple laisse peu de place aux doutes. On s’aime, yeux dans les yeux, c’est pour la vie et l’identité du couple est à ce moment encore plus forte que l’identité des deux individus séparés. Mais la routine s’installe et chacun reprend sa place, générant une distance normale qui peut créer une insécurité chez l’un ou l’autre des conjoints. « Comment peut-elle (il) vivre sans moi? Pourquoi peut-il (elle) avoir tant de plaisir? Je ne veux pas la (le) perdre et pourtant, je sens qu’elle (il) se détache… ».
Ennemi de l’amour :
« Aimer, c’est se réjouir », disait Aristote. Se réjouir de la présence de son amoureux, de le voir vivre et s’épanouir… Une définition qui paraît difficilement compatible avec la jalousie où le désir de possession et de contrôle de l’autre domine.
L’origine de la jalousie est donc la possessivité, celle-ci étant l’extériorisation d’un sentiment d’insécurité : on est possessif quand on n’est pas sûr de soi, quand on ne s’aime pas soi-même, qu’on a peur d’être abandonné et qu’on a besoin d’être aimé par l’autre pour être convaincu de sa propre valeur.
Aimer un être de manière possessive n’est pas aimer véritablement ; c’est seulement le fait d’avoir besoin de cette personne.
En fait, plus un homme est possessif, moins sa femme est portée à l’aimer ; moins une femme est pathologiquement soupçonneuse, plus son mari est porté à l’aimer. On demande parfois une telle sécurité affective à l’autre, qu’on l’emprisonne pour qu’il ne s’échappe pas. C’est le plus sûr moyen de le voir prendre ses distances, dans un mouvement réflexe de survie psychique !
Dans un couple, parce que la confiance y règne, chacun devrait être laissé libre d’être lui, libre d’aller et venir, sinon c’est la sclérose. Il n’y a alors plus de rencontre de l’autre dans la différence, mais seulement l’emprise sur l’autre comme s’il était une partie de soi.
Il est très important que l’homme et la femme soient séparés, dans le sens d’une séparation psychique, d’une reconnaissance de l’altérité de chacun.
Les causes de la jalousie amoureuse :

  • Manque de l’enfance : certains psychanalystes disent que la jalousie provient de l’enfance, d’un manque d’attention accordée par l’un ou l’autre des parents. Elle serait aussi la conséquence d’un manque de confiance en soi et d’insécurité. On craint de ne pas avoir les qualités attendues chez l’autre, de ne pas être à la hauteur, de ne pas être assez aimable, on remet en cause notre capacité de séduction.
  • Infidélité : il y aurait également des jaloux qui le sont par projection, parce qu’ils sont eux-mêmes infidèles. Chose certaine, lorsqu’on est jaloux, c’est qu’on craint, à un degré qui diffère d’une personne à l’autre, de se voir ravir l’être aimé. Paradoxalement, le jaloux choisit souvent des personnes ravissantes et même séductrices.
  • Panique et abandon : pour l’homme, la jalousie s’exprime davantage par une crainte de perdre son pouvoir, la peur panique que quelqu’un d’autre touche à sa femme.
  • Pour la femme, c’est la peur d’être abandonnée qui prime et la crainte que son conjoint ne l’aime pas pour ce qu’elle est. Elle exprime davantage le sentiment amoureux que l’homme, mais il n’y a pas de jalousie plus féminine que masculine.

Les solutions :
Pour le jaloux :

  • Accepter le problème : la première chose que vous devez faire, c’est de réaliser que vous avez un problème et d’en chercher la cause en vous-même, et non d’en faire porter la seule responsabilité à la personne aimée, ce qui se produit souvent.
  • Discuter : ensuite, une discussion calme avec votre conjoint(e) s’impose. Partagez vos sentiments réels, vos indispositions, vos malaises. En en étant conscient, il (elle) peut vous aider à cheminer.
  • Consulter : il est important d’aller chercher un soutien thérapeutique. Un psychologue vous aidera à y voir plus clair dans ces émotions qui régissent votre vie et celle de votre conjoint(e) et vous donnera des moyens, non pas de ne plus les ressentir, mais à tout le moins de mieux les gérer. Vous pouvez décider d’y aller seul ou en couple.
  • S’occuper : trouvez-vous des passions, des activités, des forces pour canaliser votre attention et vos émotions ailleurs que dans la vie de votre conjoint(e). Il (elle) a besoin de liberté. N’oubliez pas que l’amour, c’est aussi de laisser l’autre libre de faire ses propres choix. Ne pas être jaloux, c’est une marque de confiance en l’autre et non de l’indifférence.

Pour la victime :

  • Restez vous-même : évitez de tomber dans son piège et de vous refermer sur vous-même en répondant à ses moindres demandes, en évitant de sortir avec des amis, par exemple, ou avec les gens du bureau parce que ça l’inquiète. Ce serait lui donner raison.
  • Ayez des projets en commun : construisez un projet à deux, qui vous valorisent chacun dans votre plan d’action, mais ensemble dans la production de ce que vous avez décidé. Ça renforce le lien de confiance, de solidarité et de complicité.
  • Réalisez-vous en tant que personne : ce réflexe vous aidera à vous détacher des messages négatifs que votre conjoint(e) jaloux(se) peut vous envoyer pour vous dévaloriser et vous faire croire que vous n’avez plus de pouvoir de séduction. Il (elle) ne saura vous atteindre là où vous êtes bien. Cultivez une passion, valorisez-vous dans vos compétences personnelles et professionnelles, loin de lui (elle). Déculpabilisez-vous si vous faites une activité agréable sans lui (elle). Vous comptez autant que lui (elle) et il (elle) doit le savoir fermement.

 
 
 
 
 
 
 

DOSSIERS SPÉCIAUX