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 Des scandales, ça suffit !

  •  Des scandales, ça suffit !

 
De Dr Rejeb Haji
«Ce n’est pas de la bienveillance du boucher, du brasseur ou du boulanger qu’il faut espérer notre dîner, mais du souci de leur propre intérêt. »
   Adam Smith (1723-1790).
Tout le monde parle tout le temps de réformes, même ceux qui étaient en prison   et qui, par des  concours de circonstance, ont été portés à la tête de l’Etat. Notre pays est devenu celui des extravagances où tout est transitoire, tout est calcul politique, tout est lutte pour le pouvoir, tout devient donc possible, même les chimères les plus accaparantes.
Chaque déclaration politicarde est soutenue par un objectif, toujours le même, celui d’attirer les médias et de donner à face book, cet espace de choix du paraître, d’en parler en bien ou en mal. Peu importe, pour les « tant mieux où tout va très bien madame la marquise » et pour les « tant pis où tout va très mal madame la comtesse ».
Tout cela avec le défitisme qui bat son plein. De ce comportement des politiques irresponsables, le pays ne s’en sort pas de sa crise qui perdure. Le parapluie qui protège les corrompus est toujours ouvert et les décisions courageuses se font attendre et ne seront pas prises de sitôt. Il faut pour convaincre, commencer par balayer devant sa porte et nettoyer le terrain pour espérer un retour de la confiance.
-Qui parle d’un gouvernement restreint au service du peuple ?
-Qui parle de ces adolescents qui sont dans un pétrin révolutionnaire où des recruteurs à gages leur promettent monts et merveilles avec pour avance une poignée d’euros ou de dollars ?
-Qui a envoyé ces victimes innocentes dans la gueule du loup, pour aller mourir au service d’une cause dont ils ignorent les enjeux ?
-Qui braille à longueur de journée en parcourant des médias sous lobbying, pour nous exposer les missions que leur mentor leur a assignées ?
-Qui propose des solutions de sortie de crise ?
-Qui a calculé le coût politique des réformes que le FMI exige ?
-Qui se propose comme sauveurs du pays, à part ceux qui ont échoués aux responsabilités qu’ils ont assumées ?
-Qui peut mettre fin à une politique paralysée voire même déstabilisée par des conflits sociaux à répétition ?
-Qui peut arrêter le chômage et la misère qui continuent à faire ravage dans nos villes, dans nos campagnes et même dans nos quartiers ?
-Qui peut administrer le médicament à un Etat comateux, asphyxié par l’incompétence ?
-Qu’avez vous fait de mon pays et quel avenir vous proposez pour nos enfants, messieurs les tartuffes de la politique qui se battent pour le pouvoir ?
-Quelle porte de sortie possible ?
Autant de questions qui méritent réponses. A mon humble avis, même si les feux de la conjoncture sont au rouge et il faut avoir le courage de le reconnaître. Des futurs sont encore possibles. Même si les médias et à leur tête face book ont grandement abîmé l’image du pays et ses perspectives de sursaut, même si les agences de notation rétrogradent sans discontinuité leur notation, les hypothèses de sortie de crise demeurent conditionnées par la stabilité et le retour à la confiance. Ce n’est pas un remaniement ministériel, concocté dans les coulisses et avec des chevaux de retour, que le pays va retrouver la sérénité d’antan.
Le travail quotidien est assuré par les administratifs. L’agent prépare le dossier, le transmet à son chef hiérarchique qui à  son tour le transmet à son chef hiérarchique, son directeur, pour atterrir chez le directeur général qui, en cas de besoin, le transmet au secrétaire général du ministère, si la fonction existe. Les cas litiges atterrissent chaque jour sur le bureau du chef de cabinet. Des décisions, préparées à tous les échelons, seront prises par ce dernier  soit par le ministre lui-même.
Les différents intervenants ayant une délégation de signature des chefs hiérarchiques peuvent traiter les dossiers. Le rôle du Ministre n’est donc pas fondamental dans le fonctionnement de l’Administration. Nous sommes sclérosés de la politique des amateurs et fossilisés jusqu’aux os par des nouveaux venus sans envergure et sans expérience. Notre pays n’est pas un laboratoire où la dérive est sans fin. Notre économie est dirigée d’ailleurs et nous l’avons dénoncé à temps. Il ne se passe pas un jour sans que la presse nous révèle des scandales.
On nous objecte la corruption, la lutte contre le terrorisme alors qu’on est incapable d’appliquer la loi. Ceux qui la fabriquent n’ont pas donné l’exemple dans ce domaine. Quid de la déclaration des revenus des députés et des membres du gouvernement ? Quid aujourd’hui de cette balise  d’espoir qu’à fait naître une révolution menée par un peuple qui s’est débarrassée pacifiquement d’une dictature abjecte ? L’arsenal juridique existant est suffisant pour se prémunir contre les bandits de toute espèce. Quel dommage que de nouvelles institutions soient ternies par des comportements peu responsables, dictés de l’Etranger.
Tout le monde doit avoir à l’esprit que des années de galère nous attendent et qu’il faut s’y préparer en comptant sur nous-mêmes. L’endettement s’envole, le socle des prestations sociales se fissure et la situation économique se dégrade. Le constat est amer et personne ne s’en réjouit. Sauf peut-être les parieurs sur les partis gagnants, ceux qui fructifient l’illusion et jouent l’amalgame, en prouvent qu’ils savent « faire de la belle, de la bonne besogne ! » Dans quelques mois, des unités factices vont voir le jour, soit pour redorer le blason ou faire oublier les échecs dans la conduite des affaires du pays.
Qui va scruter le pays au quotidien et agir avec discernement pour résoudre ses difficultés ? Ce n’est certainement pas des hommes qui ont affaire à la  justice ou engagés au service d’un parti quelle que soit son audience, ou  encore venus d’ailleurs avec une double nationalité comme subterfuge ! Ces derniers, il faut le rappeler, sont interdits d’assumer les plus hautes responsabilités de l’Etat en Algérie. Le peuple a le droit de tout savoir. Les questionnements et les révélations des rapports de la Cour des comptes doivent avoir une réponse claire de ceux qui étaient aux responsabilités. Aucune immunité ne doit les protéger. Ils ont agi au nom du peuple et doivent répondre devant la loi de leurs actes.
En guise de conclusion, il faut mettre fin à cette pagaille politicarde de prétendants qui nuit à l’avenir du pays. Il faut s’occuper de l’économie pour rendre la gouvernance plus crédible. Ouvrons les yeux, notre pays est au bord du gouffre. Un état d’urgence dans tous les domaines doit être décrété. Des générations entières ont consacré le meilleur d’eux-mêmes pour  construire un Etat moderne où il fait bon vivre, ne se laisseront pas abusés par « des conservateurs » et « des révolutionnaires »  d’un temps révolu. Une nouvelle équipe réduite en nombre devrait reprendre les affaires en main et palier à l’urgence.  Elle aura un mal de chien à trouver le financement nécessaire pour boucler le budget  2017 ! Souhaitons-lui bon vent !
   R.H.
 
 
 

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