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A la recherche d’un nouveau souffle !

  • A la recherche d’un nouveau souffle !

Par Dr.Rejeb Hajji-
« L’ennui, c’est que pendant des années la presse et la radio se sont employées à exciter les masses. S’il y a de nouveaux dirigeants qui cherchent sincèrement une solution de compromis, leurs possibilités d’agir en chefs se trouvent handicapées du fait qu’ils sont prisonniers des masses qu’ils n’ont cessé de monter »
 Habib Bourguiba
                                                                                              (Interview à la télévision française

Après  Vincent Geissler, Bernard Henri Lévy, Laurent Ruquier, un quatrième larron Beau celui-là, vient de les rejoindre dans la haine de la Tunisie. Payé par des mentors, en monnaie sonnante et trébuchante, ce dernier vient de prendre refuge chez-nous, pour fouiner dans la politique tunisienne. De plus, il imagine des complots dont il est le seul à connaître les plans et les références. Il n’est pas à sa première attaque. Il faut s’attendre à d’autres.
Sa démarche n’est pas celle des français que nous aimons et que nous avons côtoyés dans leurs prestigieuses écoles et sur les bans de leurs facultés. Il fait parti d’une infime de ses acolytes qui ont recruté des professeurs, à leur solde,  pour avaliser des concours bidons minorité qui vient offrir ses services et nous en avons eu l’expérience du temps du dictateur et, comme ceux du recrutement des maitrises de conférence d’économie.  L’un d’eux, grassement payé, a même confondu thèse de troisième cycle et thèse d’Etat pour l’un des candidats.
Ce dernier n’avait pour lui d’autres choix que l’échec et le silence, sinon les geôles du dictateur étaient là pour lui régler ses comptes, en cas de contestation des résultats. Ces cas de français sont négligeables dans leur nombre et leur impact sur les lecteurs est nul. Un jour ils seront dévoilés au grand jour. Ils paieront alors les préjudices de leur comportement irréfléchi.Ce Beau  dont le parcours est déjà chaotique, il suffit pour s’en convaincre de consulter le nombre de journaux où il a végété.
Son  instabilité est due à sa recherche du scandale, là où il se trouve, sous couvert de journaliste d’enquête. Il aurait mieux fait de s’intéresser à l’environnement politico-médiatique de son pays où le populisme fleurit à tout bout de champs. Ce nouvel intrus qui inspire pitié dans ses analyses misérabilistes, vit dans le flou et cherche la notoriété par tous les moyens. Croisant souvent les agents de sécurité, sa vraie mission est de chercher à perturber une révolution qui, malgré ses couacs ici et là, continue à être admirée dans le monde, par sa sagesse.
Les tunisiens n’ont pas besoin de ces chroniqueurs de service pour dessiner leur avenir et corriger leur feuille de route. Son élite est capable d’imaginer son futur. C’est pour cela qu’elle sait taire ses divergences et assumer pleinement son rôle dans la poursuite d’une construction d’une démocratie à sa manière, tout en s’inspirant des expériences réussies des autres.
Les intrus sous couvert de journaliste ou de diplomate qui viennent semer la discorde, n’atteindront pas leurs objectifs. Dans ce nouveau siècle, rien n’échappe à la connaissance et par suite aux décisions de ceux qui contrôlent les voies et les moyens des politiques à suivre.
Que pèsent alors des investigations qui viennent de ces charlatans de service ?
Laissons à leur justice régler leur compte ! Le peuple tunisien leur dit aux chercheurs de scuds :la caravane passe et les chiens aboient.
 
Quant à notre pays, il continue son chemin tant bien que mal et ses affaires vont cahin-caha.  Il faut à ce sujet se rappeler de ce qu’a dit Bourguiba dans la citation citée plus haut de la presse à propos du moyen orient et qui demeure d’actualité dans nos affaires aujourd’hui. Le Premier ministre, à la limite, a-t-il le pouvoir d’évaluer ses ministres alors que ces derniers sont mandatés par leur parti, à qui ils doivent soumission et fidélité ?

A quelle équipe peut-on encore faire confiance lorsque ses joueurs  n’ont pas suivi les mêmes entraînements et ne suivent pas les mêmes recommandations de leur entraineur sur le terrain ?
A quelle orientation se fier,  lorsqu’on ne fait pas référence à des normes admises et acceptées par tous ?
Sans évaluation et sans paramétrage, comment  peut-on  quantifier les objectifs à atteindre ?
Multiplier les dossiers de tout acabit, au vu et au su de tout le monde,n’est-il pas un moyen de submerger la justice et de lui compliquer sa mission ?
La justice ne doit-elle pas demeurer la garante du jeu des libertés ?
Ces libertés, soumises à rude épreuve, sont-elles sans règle ?
Cette règle est-elle basée sur la coercition et la réduction des diversités ou permet-elle l’épanouissement des particularités et de la culture ?

Autant de questions parmi tant d’autres auxquelles les gouvernants doivent répondre avec clarté et discernement ? Le pays doit affronter d’autres défis. Outre le court terme, une réflexion doit être menée sur l’horizon 2030.
Malheureusement, les dirigeants actuels ne sont pas à la hauteur de cette mission. D’autant plus, même si ça va mieux dans des pays européens où nos échanges sont les plus importants, mais ce n’est pas le cas partout. Passant en revue les principaux indicateurs économiques,le nouveau programme d’ajustement structurel, concocté par le FMI,  « La Tunisie devrait réaliser un taux de croissance de son produit intérieur brut réel (PIB) de 2,4% en 2018 et 2,9% en 2019 »(voir le communiqué consacré à l’achèvement des consultations de 2017).
Le rapport ajoute que «  ces perspectives s’appuient sur l’hypothèse de l’application soutenue de réformes visant à améliorer la gouvernance et le climat des affaires, à élargir l’accès au financement, ainsi qu’à moderniser les institutions budgétaires pour en améliorer le fonctionnement et l’efficience. »
Pour adoucir l’impact de leurs recommandations, et mettre du baume dans le cœur des tunisiens c’est-à-dire les rassurer, les réconforter, les assurer de leur appui et apaiser en fait leur colère,  le rapport enregistre quelques satisfactions : « Les administrateurs applaudissent les mesures prises par les autorités pour préserver une protection sociale adéquate, notamment par des réformes équitables et durables du régime des retraites et soulignent, en outre, l’importance de programmes ciblés pour les catégories de population les plus vulnérables. » « Les administrateurs se félicitent, également, du récent relèvement du taux directeur, estimant qu’un nouveau durcissement de la politique monétaire sera nécessaire pour atténuer l’inflation.
La réduction des interventions sur le marché de change et l’assouplissement du taux de change contribueraient à améliorer le solde des transactions courantes et à reconstituer les réserves internationales. » On connait donc l’origine des dernières réformes et leur mise en application conformément aux vœux des préteurs, ce qui explique peut-être l’éviction du gouverneur de la banque Centrale le Professeur ChedlyAyari et son remplacement par un homme de la maison plus enclin  à se soumettre !
   Avec l’Italie, les tensions sont prévisibles. En effet,  Finalement, Giuseppe Conte, un professeur de droit de Florence, inconnu de l’opinion publique, est désigné par le chef de l’Etat italien comme Président du Conseil. Le gouvernement agrée est le résultat d’un compromis entre le Mouvement de cinq Etoiles (M5S)(antisystème)  et celui de la Ligue (extrême droite). Il est composé de 18 ministres dont 5 femmes, et six personnalités indépendantes.
Les ministres représentent à parts égales les forces politiques ; pourtant le score de la ligue est largement inférieur (17%) à celui du M5S (32%). Les deux dirigeants de la coalition font partie de l’équipe gouvernementale. Ils sont tous les deux des vice-premiers ministres : celui de la ligue est en charge du ministère de l’Intérieur tandis que celui du M5S est celui du développement économique. Le poste de ministre des Finances, objet des controverses qui ont retardé la composition du gouvernement, a été finalement attribué à un universitaire, proche de la Ligue.
Ce dernier est  favorable à la «flat-tax» prévue dans le programme de gouvernement, c’est-à-dire la réduction de la fiscalité à seulement deux barèmes d’impôts de 15% et de 20%. Il est  opposé également à la sortie de l’Italie de la monnaie unique. On est loin de la parité  tant réclamée par les autres gouvernements de l’Union. De plus le quotidien du centre gauche República titre pour son annonce de la composition du gouvernement «Les populistes au gouvernement». Quelques phrases  peuvent caractériser les orientations de ce gouvernement inédit en Italie: « un caractère résolument anti-austérité, eurosceptique et très à droite sur la sécurité et l’immigration », « le nouveau gouvernement marque une rupture retentissante dans la vie politique italienne et européenne.»
Avec un ministre de l’intérieur de la droite dure, il faut s’attendre à des expulsions de nos compatriotes et à une restriction de nos exportations. Le chaos s’annonce déjà dans l’Europe et à nous d’en tirer les conséquences pour protéger notre pays du populisme qui envahit nos voisins  et qui prolonge ses racines dans notre environnement politique et social !
 *Dr d’Etat en économie, Dr en statistique, Diplômé de l’Institut d’Administration des Entreprises de Paris, Diplômé de l’Institut de Défense Nationale (4ième promotion), chef de cabinet de Mohamed  Sayah dans plusieurs ministères…
 
 

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