Il fut un temps où rester à la maison pour s’occuper des enfants rimait avec bonheur et prospérité. Aujourd’hui, être mère au foyer est bien plus difficile à assumer. Si certaines mamans vivent très bien leur statut, d’autres au contraire, font face à une crise identitaire.
Comment assumer le regard des autres et les idées préconçues d’une société qui a érigé la valeur travail au-dessus de tout ?
Nous avons tenté de faire le point sur les embûches semées sur cette controverse qui suscite les débats ?
En Tunisie Il y a de moins en moins de femmes au foyer. En effet, décider de se retirer du marché du travail n’est pas sans conséquence en termes d’identité et de statut dans notre pays. Aujourd’hui,Les personnes, se définissent avant tout par leur statut professionnel, au point que ce que nous faisons comme métier devient par extension ce que nous sommes, avec pour effet que beaucoup s’identifient en nommant leur métier.
Nous sommes dans une société où les femmes au foyer sont de moins en moins considérées. Il y a même certains qui qualifient leur statut de « déviant » par rapport à la norme actuelle. Opter pour ce statut, c’est aussi prendre un risque important, en raison de l’augmentation du nombre de divorces et de séparations des couples et de la difficulté de retourner sur le marché du travail après une longue absence ou après l’âge de 40 ans.
Pourtant, un nouveau mouvement glorifiant, la maternité incite des milliers de femmes à s’attarder devant des blogs tels que «Fabuleuse au Foyer» ( lu par plus de 20 000 mamans chaque mois»). La créatrice du blog confirme dans une chronique quotidienne qu’elle écrit sur le magazine « Le Point » : «J’essaie de faire revenir la femme au foyer à la mode car aucune image glamour n’est donnée de cette vie-là, raconte cette mère de jumeaux de 4 ans. Osez dire que vous êtes au foyer, et vous voilà d’un coup méprisée. Il y a un dédain pour les tâches maternelles.»
Aujourd’hui certains sociologues confirment que la plupart des femmes au foyer se trouvent dans les couches les plus élevées de la société ou dans les classes les plus faibles. Notre pays a une situation spécifique car il y a plus de femmes au foyer qu’en Europe ou aux Etats-Unis où le modèle de la femme au foyer est de moins au moins répandu. En Tunisie on a plutôt le modèle du couple à double carrière. Etre femme au foyer peut être vécu comme quelque chose de peu valorisé voire de dévalorisant dans certains cas. Cela peut être la raison du stress de ces femmes. Les stress sont différents selon les situations. Le stress de la grande bourgeoise qui a plusieurs salariés sera plutôt relatif à l’aide qu’elle peut apporter à la carrière de son mari, à la réception qu’elle doit offrir à ses invités… La femme au foyer à revenus modestes sera stressée face au jonglage qu’elle doit effectuer entre sa famille et sa recherche d’emploi par exemple.
Néanmoins, malgré cette controverse que vit notre société d’aujourd’hui, nous constatons ce que l’on nommerait la « Fuite des cerveaux ».Nombreuses sont les jeunes diplômées qui, finissant leurs études et obtenant leurs diplômes, de retour à leurs villes natales, décident de rester à la maison, alors qu’elles sont promises aux plus belles carrières. Elles préfèrent se marier, avoir des enfants et rester à la maison plutôt que d’avoir un rôle actif dans le domaine du travail. Pourtant l’angoisse de l’avenir grandissante joue en défaveur de ces femmes, avec l’idée qu’il faut se consacrer le plus possible aux enfants, devenir leur coach à plein-temps pour mieux les armer, puisqu’elles peuvent se retrouver dans la précarité: veuves précoces, abandon.
Absence de statut de la femme au foyer
Aujourd’hui la question n’est pas : « est-ce que la femme est bien dans sa peau ou pas. On se pose beaucoup trop de questions, par contre la seule vraie question qu’on devrait se poser c’est l’absence de statut de la femme au foyer. Des féministes militent d’ailleurs, elles aussi, pour un «salaire ménager».
Cette rémunération des femmes pour leur labeur domestique suscite même un débat houleux, entre celles qui affirment qu’il s’agit de renvoyer les femmes à leurs casseroles en institutionnalisant le rôle de la « boniche », et celles qui disent que les femmes assurant toujours la majorité des tâches domestiques. elles pensent qu’auXXIéme siècle il est inadmissible qu’une femme au foyer n’ait pas de revenus de « femme au foyer » ni de retraite personnelle, que son seul avenir soit l’allocation vieillesse, un revenu de misère arrivée à l’âge de la retraite, d’autant qu’en cas de divorce, la femme au foyer n’a strictement rien comme revenu ou seulement une pension de misère si elle a un ou des enfants, bref le seul problème de la femme au foyer ce sont ses moyens financiers propres qu’elle n’a pas.
Nous sommes, toujours, dans une société qui ne reconnait pas la femme au foyer comme un être humain avec les mêmes droits que les hommes, pourtant ce sont elles qui assurent la postérité de l’espèce humaine, une femme au foyer c’est une fonction inestimable.
C’est pour cette raison qu’il faut rendre la femme au foyer libre et indépendante financièrement est une nécessité, le reste fait partie de la vie avec ses hauts et ses bas !