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Femmes des pays du G20 au secours de la parité!

  • Femmes des pays du G20 au secours de la parité!

 
Par Dr  Rejeb  Haji*

« La femme a une puissance singulière qui se compose de la réalité de la force et de l’apparence de la faiblesse.»

Victor Hugo (Post-scriptum de ma vie)
 
C ’est avec un grand intérêt que le monde politique suit les élections françaises où s’affrontent une pléiade de onze prétendants à la Présidence de la République. Chacun d’eux, avec son armada d’experts et de conseillers, épluche les dossiers, analyse les conjonctures et cherche à convaincre qu’il est le plus apte à prédire l’avenir du pays en lui garantissant son indépendance et son influence dans le monde.
Quel beau spectacle où chacun défend ses idées et affine ses réponses au gré des intervenants !Chacun met en avant son  expérience personnelle et celle de ses soutiens pour imprimer sa marque et corroborer ses hypothèses. Chacun pour soi, parcourant les villes et les villages, pour prêcher l’avenir radieux dont il est le porteur. Au-delà du temporel et de l’immédiateté, ce sont les changements structurels qu’il propose et les remèdes qu’il prescrit pour relancer la croissance et inverser la courbe du chômage. Les sondages affluent sous leurs yeux.
Les concurrents s’y intéressent et suivent de près leur courbe ascendante ou descendante, pour apporter les rectifications nécessaires et corriger les dérapages, en cas de besoin. Neuf hommes et deux femmes seulement, font l’évènement. La parité n’est pas encore de mise. D’ailleurs en Europe, comme dans le reste du monde, les femmes sont rares à occuper la fonction de chef de l’Etat ou de gouvernement ou à se présenter à ces charges au sommet de l’Etat. Celles qui ont réussi à le faire se comptent sur les bouts de doigt.
A l’heure actuelle, seule quatre femmes sont en charge de la Présidence d’un Etat (Lituanie, Malte, Croatie, Espagne). Trois seulement assurent le poste de chef de gouvernement (Allemagne, Pologne et Royaume-Uni). Angela Merkel, chancelière allemande depuis 2005, Edith Cresson, Première ministre de la France de 1991 à 1992, Mary Robinson, présidente de l’Irlande de 1990 à 1997 devenue ensuite Haute-représentante de l’ONU aux Droits de l’homme ou encore Margaret Thatcher, Première ministre du Royaume-Uni de 1979 à 1990. Chacune d’elle a laissé une trace, plus ou moins contrastée  de sa gouvernance.Deux d’entre elles ont marqué l’histoire de leur pays.
Margaret Hilda, baronne Thatcher, née Roberts (13 octobre 1925-8 avril 2013) est une femme d’Etat britannique. Avocate de profession et parlementaire, elle a assumé les charges de secrétaire d’Etat à l’Education et aux Sciences,avant d’être la première femme à diriger le Parti conservateur, ce qui lui a permis d’occuper les fonctions de Premier ministre. Chrétienne, conservatrice et libérale, une fois arrivée au pouvoir, ses réformes radicales pour redresser l’économie du pays, lui ont permis de remporter trois élections générales consécutives. Sa politique économique, inspirée par les idées du libéralisme économique se distingue par la baisse des impôts indirects, la maîtrise de l’inflation, la réduction du déficit public et par d’importantes privatisations. Cette politique connue sous le nom de « thatchérisme » a pris forme sous l’influence des clubs de réflexion(les think tanks). Elle est largement influencée par les valeurs victoriennes du travail, de l’ordre et de l’auto-assistance mais aussi par les idées libérales conservatrices des libéraux classiques (Smith, Friedman, Burke…).La politique monétaire quant à elle, a été caractérisée par la maitrise de la masse monétaire et par des taux d’intérêts élevés pour juguler l’inflation.La politique de l’offre a été la ligne de choix pour la promotion d’une Europe libre-échangiste.

Margaret Thatcher

Comme conséquences néfastes, outre l’accroissement des inégalités économiques, « la dame de fer » a augmenté aussi bien les impôts indirects que les prélèvements obligatoires. Malgré son échec, cette politique a encore des adeptes, outre ceux de la troïka, les conseillers actuels du Premier ministre en sont des fervents supporters.
Angela Dorothea Merkel (17 juillet 1954), elle aussi est une femme d’Etat allemande, chancelière fédérale depuis 2005. Physicienne de formation, élue au Bundestag sans discontinuité depuis1991, elle a assumé les responsabilités de ministre fédérale des Femmes et de la Jeunesse avant de se voir confier le ministère de l’Environnement, de la Protection de la Nature et de la Sécurité nucléaire.En 2000, elle est devenue la première femme présidente de sa formation politique la CDU (l’Union chrétienne-démocrate). Elle  a été élue chancelière le 22 novembre 2005 à la tête d’une « grande coalition » alliant le CDU et le PSD (Parti social-démocrate). Elle est désignée à dix reprises comme la femme la plus puissante du monde et perçue comme la personnalité la plus importante et la plus puissante de l’Union européenne. Elle a été à l’origine de l’intensification des réformes engagées par Gerhard Schröder dans le domaine du marché de travail. Elle a simplifié le système fiscal, réduit les dépenses publiques et s’est opposée à la relance des programmes nucléaires civils. Elle est élue pour un troisième mandat de chancelière fédérale et s’apprête à une nouvelle campagne.

Merkel avec la fille du Président américain Ivanka Trump, venue défendre la moralité de son père.

Son bilan économique a progressé tout au long de ses mandats où tous les indicateurs étaient au vert. L’activité est stimulée par le marché immobilier en plein essorgrâce à l’arrivée des réfugiés et à l’urbanisation croissante. La consommation intérieure a été un relais pour la croissance et l’introduction du salaire minimum n’a pas affecté la création d’emplois. Le chômage évolue à son plus faible niveau depuis la réunification et comme conséquence les syndicats ont négocié des augmentations de salaires conséquentes. L’économie allemande n’a souffert ni du Brexit ni de l’élection de Donald Trump.
Toutes celles que nous avons évoquées sont des exceptions. L’égalité homme femme demeure encore utopique.Seulement 22% sont des parlementaires.Les femmes représentent 70% des pauvres dans le monde. Elles ne gagnent que 10% des revenus mondiaux. Leurs droits sont souvent bafoués et elles sont les plus exposées aux discriminations. Pourtant elles jouent un rôle capital dans l’éducation des enfants et dans l’amélioration des conditions de vie de leur famille.  Président la conférence Women20 (Femmes 20) à Berlin, ce 25 avril, la chancelière allemande, engagée contre les blocages masculins, a défendu le bilan de son action en Allemagne, comme par exemple l’introduction de quotas de femmes dans les conseils d’entreprise des grands groupes. Cette réunion duG20 regroupe « les représentants des femmes et des organisations sociales, des femmes entrepreneurs et des experts économiques des femmes des pays des G20 et les organisations internationales du monde entier. »

                                                                                                Women 20

Elle  fait, suite à celle qui a eu lieu à Istanbul en 2014, dans le cadre de la présidence du G20 dont les recommandations ont été reprises et  poursuivies par la présidence chinoise en 2016. Ces élites femmes se sont penchées sur l’accès des femmes aux sources de financement, au microcrédit, aux réseaux numériques, aux inégalités salariales, à la place des hommes dans la famille…
Les intervenantes ont évoqué également la situation des réfugiés et des femmes dans les pays en développement.Elles ont fini par s’entendre sur la création d’un fonds spécial pour soutenir les femmes dans les pays en développement que la chancelière  Angela Merkel a décidé de présenter au G20.
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

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