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Dans la société dans laquelle nous vivons, sourire dénote d’une certaine chaleur, une certaine ouverture d’esprit et un certain respect. Mais, contrairement à ce que nous a appris notre culture, dans d’autres cultures, il pourrait être vu comme un geste déplacé, carrément impoli ou encore le signe d’une faiblesse d’esprit ou d’une forme d’hypocrisie.
Ces sociétés où tout comportement ambigu est banni auraient tendance à se montrer moins tolérantes face au changement. Pour tester cette hypothèse, Kuba Krys, un psychologue polonaise, a mené l’enquête dans 44 pays en soumettant aux personnes interrogées une série de huit mêmes visages : souriants, sérieux. Il leur a été demandé de les classer du moins intelligent au plus intelligent. Conclusions : le Japon, l’Inde, l’Iran, la Corée du Sud ou la Russie ont jugé les gens souriants comme peu intelligents. Au contraire, l’Allemagne, la Suisse estiment les visages souriants plus intelligents que les autres. « Cette recherche indique que la corruption au niveau sociétal pourrait affaiblir la signification d’un signal important comme le sourire », écrit Kuba Krys.
Alors attention où vous souriez et quand, car la perception du sourire peut largement varier selon les cultures où nous évoluons. Selon plusieurs études, dans la société dans laquelle on le valorise, les personnes souriantes sont perçues comme plus attirantes, plus compétentes, plus heureuses, voire même plus intelligentes.
Par conséquent, l’absence de sourire peut être perçue comme un signe de détresse morale. Mais les codes culturels ne sont pas les mêmes partout, ainsi la perception du sourire peut être totalement inversée selon les sociétés actuelles.
Pourtant dans le domaine du tourisme, par exemple, le sourire a une fonction de politesse (et de vente ?) incontournable. Proverbe chinois : « celui qui ne sait pas sourire – ne pourra pas tenir une affaire ». Au Japon, dans les grands supermarchés des jeunes femmes sont postées devant les escalators pour sourire et s’incliner devant chaque passant (ou acheteur potentiel)
Mais cela ne se vérifie pas partout, et d’autres facteurs sont à prendre en compte dans l’expression des émotions selon les cultures, comme le niveau de hiérarchisation d’une société, son niveau de masculinité ou encore le fait que le bonheur ne soit pas forcément une valeur hautement évaluée dans certains pays.
Dans certaines cultures, le sourire est utilisé pour préserver son interlocuteur de la désolation liée à la perception de l’information racontée. Ainsi, Ilya Ehrenbourg (1891-1967) mentionne dans ses mémoires un chinois lui ayant annoncé la mort de sa femme avec le sourire.
Ce sourire de politesse signifiait « vous ne devez pas vous chagriner, ceci est ma peine ».