- société
Chacun doit avoir la liberté de choisir si oui ou non il parle de sexualité à son enfant/son adolescent. Certains parents peuvent ne pas être à l’aise ou peuvent penser que c’est à lui de faire son propre chemin, sans intervention parentale.
Lorsque nos enfants nous posent des questions relatives à la sexualité, nous sommes souvent inconfortables et ne savons comment tourner les réponses. En fait, il faut bien comprendre que le problème est le plus souvent dans nos propres têtes, parce que nous visualisons une situation complète et ne savons pas comment choisir les mots pour la définir…
Évidemment, expliquer en détail la relation sexuelle à des enfants peut sembler trop explicite, mais ce n’est généralement pas ce qu’ils souhaitent apprendre. Ils se contentent souvent d’une réponse simple à une question simple, sans pour autant chercher à connaître de manière graphique les détails des relations sexuelles.
C’est important en tant que parent de devancer les copains et la cour de l’école où les informations sont souvent erronées. Il faut que les parents se fassent confiance. Ce ne sont pas des experts mais ce sont des parents, ils ont donc une expérience. Si l’idée d’une liberté de parole prévaut en règle générale, Sandra Franrenet estime que c’est plutôt aux enfants de commencer à aborder le sujet. C’est pour ces raisons qu’aujourd’hui les médecins conseillent aux parents qu’il y ait une parole sur le sujet, pour que les adolescents ne se méprennent pas sur la réalité de la sexualité.
Toutefois, s’impliquer ne signifie pas tout partager. Le respect de l’intimité des parents, comme des enfants, est essentiel.
Parler franchement de sexualité avec ses enfants, ce n’est pas leur donner l’autorisation d’avoir des relations sexuelles. De toute façon, lorsque le moment sera venu — et c’est absolument primordial — personne n’aura le droit de les en empêcher. Et c’est ce que j’essaie d’avoir en tête quand je dis « Je ne veux pas que tu te touches le minou à table. » La sexualité ne peut avoir lieu que quand les deux personnes concernées en ont envie. Ce qui veut dire que mes filles sont les seules personnes au monde qui ont leur mot à dire sur leur propre sexualité.
On a peur de faire des erreurs parce qu’on raisonne avec notre mental d’adulte, alors que les enfants ne s’attendent pas à ce qu’on leur apporte des réponses techniques. C’est une chose à ne surtout pas faire. Quand on nous parle sexualité, nous pensons à la reproduction alors que l’enfant est dans une logique d’histoire. Ce qui l’intéresse quand il demande comment on fait des bébés, c’est de savoir que c’est le fruit d’une histoire, d’une rencontre, de deux lignées.
N’oublions guère que c’est le corps de nos enfants qui est concerné. C’est donc l’intimité de chaque enfant qu’il faut protéger. On vit dans une société hyper sexuée, donc il est crucial de remettre l’affectif dans le contexte des relations sexuelles.