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Fêter les 50 ans d’une manifestation culturelle comme les Journées Cinématographiques de Carthage ce n’est certainement pas dérouler le tapis rouge, dresser des podiums, lancer des feux d’artifices ou multiplier les mondanités et les soirées dansantes.
La liesse consiste d’abord à reconnaître ce qu’il y a d’irréductible dans les cinémas arabes et africains en rappelant fièrement le combat des cinéastes tout au long de ces cinquante dernières années. Les générations se sont succédées et le festival a entretenu comme il a pu, une inextinguible flamme. Le rôle de cette édition anniversaire, consistera donc à la raviver en transmettant la passion et l’intégrité des pionniers, aux cinéastes de demain.
Fêter les 50 ans des JCC, c’est avant tout sauvegarder des pans entiers de notre mémoire en rappelant que le premier des Festivals d’Afrique et du Monde Arabe reste celui qui défend avec autant de vigueur des mots d’ordres qui résonnent encore secrètement dans le coeur des cinéastes malgré les vicissitudes des temps présents.
Avec une ambition de promouvoir les cinémas naissants, les cinémas fragiles, les films précaires et les auteurs originaux et audacieux, le festival est devenu le fer de lance des cinémas du Sud du monde en général.
En accueillant à Tunis les réalisateurs, producteurs, acteurs, arabes et africains qui ont été témoins de cette passionnante aventure, le festival se doit de les honorer particulièrement, ceux encore en vie, qui ont accompagné le fondateur, feu Tahar Chériaa et ses compagnons de la Fédération Tunisienne des Ciné Clubs.
« Pour organiser ce 50ème anniversaire nous avons tenu à associer une institution historique du cinéma africain, elle aussi née à Tunis en 1970, la FEPACI (Fédération Panafricaine des Cinéastes).
Nous avons également sollicité la participation de la Fédération Africaine des Critiques Cinématographiques pour qu’elle soit de la fête car la critique cinématographique a énormément contribué à faire connaitre nos cinémas et c’est pourquoi nous voulons à cette occasion, rendre hommage à de grands critiques disparus qui ont avec beaucoup d’enthousiasme assuré le rayonnement de notre festival ainsi que la promotion des films arabes et africains les plus novateurs. »
Mohamed Challouf