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Image de la femme dans la publicité : dévalorisante, dégradante, aliénante !

  • Image de la femme dans la publicité : dévalorisante, dégradante, aliénante !

« Aujourd’hui, il vaut mieux éviter de montrer le corps nu, partiellement nu de la femme en rapport avec un produit qui n’a strictement rien à voir avec cette nudité »
(Christian Delporte, historien des médias).
Le monde de la publicité est un monde impitoyable où le seul mot d’ordre est l’argent; tout le monde sait que les budgets investis dans les compagnes publicitaires donnent les vertiges et ce qui les justifient c’est les gains tout aussi vertigineux qui se cachent derrière, alors face à cette simple équation tous les moyens sont bons pour inciter à acheter et pour cela les publicitaires n’hésitent pas le moins du monde à exagérer en utilisant la femme, dont ils ne sauraient s’en passer, comme un vulgaire objet pour vendre, qu’importe les réactions que cela peut provoquer.

Comment la femme fait vendre ?

Une femme objet est une femme considérée comme un objet de désir. En effet, les images de femmes nues ou légèrement vêtues sont abondantes dans la publicité. L’idée est de provoquer pour choquer et pouvoir ensuite mieux vendre le produit. L’association entre le sexe et la violence est fréquente. L’agression, l’ harcèlement et la violence sont présentés comme des manifestations de la passion amoureuse. C’est à la fin des années 90, qu’on voit apparaître une nouvelle vague publicitaire nommée « porno chic ». Les grandes marques de parfum en profitent, elles n’ont aucune limite: soumission, machisme, sadomasochisme, fantasmes sont sous couvert de la créativité.
Les grandes marques de parfums pour ne citer qu’eux, ont usé et abusé de l’image de la femme et le plus dramatique c’est que ça marche et ce succès ne semble pas connaître des entraves. En passant par Tom Ford, Gucci, Jean Paul Gautier toutes ces grandes enseignes fait appel au cliché de la femme objet car un bref regard sur un produit et l’inconscient va enregistrer pleins d’informations. Récemment encore, la grande marque britannique Burberry lance son nouveau parfum « My Burberry Black » sous le signe de la sensualité et de l’érotisme ayant pour but ultime de faire succomber le consommateur à la tentation…d’acheter le produit de la marque.

Quelles réactions le sujet suscite ?

C’est surtout en France que la question a fait polémique. Au début de leur apparition, les publicités choquent beaucoup et ne sont pas du goût de tout le monde, notamment des féministes. Sous la pression, les publicitaires vont adopter une charte de bonne conduite en 2001. (Dans la Déontologie du BVP (Bureau de Vérifications de la Publicité) renommée aujourd’hui ARPP : Autorité de Régulation Professionnelle de la Publicité).
Deux sondages réalisés par l’institut Ipsos (le 27 et 28 Avril 2001) Montrent en définitive que les personnes interrogées (tout âge compris) sont plus scandalisés qu’avant à cause des nombreux éléments tels que « une attitude sexuellement provocante », « les clichés de la femmes au volant, aux fourneaux, etc. » et, en dernier « la nudité ». Cette enquête a également montré que plus de la majorité des français (69%) aimeraient adhérer à des associations ou signer des pétitions à des associations de lutte contre la discrimination (69%).Tous ces mouvements vont pousser les publicitaires à faire attention à ne pas montrer de la nudité pour des publicités qui n’ont rien à voir avec le produit.
Néanmoins, on remarque que la femme s’est transformée au fil du temps, en devenant aujourd’hui une femme plus libre, plus indépendante et plus confiante. L’image de la femme dans la publicité s’adapte également aux différentes évolutions de la femme dans la société. La nudité gratuite de la femme subsiste malgré tout partout dans le monde, contournée par les évocations sexuelles, la femme objet « sans cervelle » en même temps la femme lutte continuellement pour exister dans la dignité et bénéficier du droit d’égalité par rapport aux hommes, notamment dans le domaine du travail….
Faten.R

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