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Les 18 du haut de mes 40 ans (Suite, 5 ème partie)

  • Les 18 du haut de mes 40 ans (Suite, 5 ème partie)

Par Myriam Essoussi 
 

  • Ah c’est vous ??
  • Et qui voulez-vous que cela soit d’autre mademoiselle. C’était ma secrétaire. Et une extravagance  d’émotions contradictoires m’envahissaient pendant une seconde, j’en devenais froide de soulagement et rouge de déception.
  • Je viens vous remettre votre courrier, continuait-elle
  • Merci ! Dites, c’est quoi votre parfum ??

Elle rigolait, ou plutôt gloussait comme une adolescente amoureuse.

  • C’est celui de mon mari. On a prit l’habitude de nous échanger nos parfums quand il part en voyage et moi je ne me prive pas de l’utiliser. C’est comme s’il était présent de la journée et c’est moins difficile. Elle souriait.
  • Et lui aussi, il en met ?? De votre parfum je veux dire ??
  • En rigolant, non mademoiselle quand même, sentir la rose avec de si lourdes moustaches cela ferai un peu gaie vous ne trouvez pas ?!
  • Et il s’appelle comment ? Le parfum 
  • Ivresse !! Avec la fougue d’une personne comblée
  • Un autre nom m’aurait étonné, dis-je à voix basse
  • Vous dites mademoiselle ?
  • Non rien, ça sent très bon. Ça sera tout merci.

Et elle quitta mon bureau. Désormais les femmes d’un certain âge sont ambiguës !!
Mais qu’avons-nous, nous les femmes, à vouloir être imprégnées par la présence de nos hommes, à les avoir dans notre peau ? On a ce besoin de sentir ce frôlement de peau, de vivre à travers une peau brûlante d’envie et de passion. Un simple parfum peut nous donner envie. Un simple sourire peut nous faire oublier le plus amer des cauchemars, tout est lié à leur humeur et à leurs envies. Peu importe la force de caractère d’une femme, un homme ayant la délicatesse et la subtilité d’un poète ivre pourrait la rendre aussi pure qu’un diamant. Il est vrai qu’une femme puisse sembler complexe et regorger de maintes manières lui attribuant l’étrange aspect d’un fruit du dragon ; une texture commune, rude mais mystérieuse de l’extérieur cachant une chair douce sans un gout prononcé si ce n’est une fraîche vague d’eau sucrée. Toutes les femmes sont pareilles mais chacune à sa façon d’exprimer une envie ; l’une crie et se montre odieuse, l’autre est beaucoup trop fière dans ses talons italiens alors elle se la joue silencieuse et indifférente, l’ordinaire pique une crise puis se noie dans un bain de larmes de regrets, moi je me convaincs que seule ma destinée est mienne et que toute la périphérie n’est que décor qu’on change au fil du temps.  Peut être était-ce ma façon de fuir le malheur.  Tout homme devrait lire l’histoire d’une femme avant de la côtoyer ; un sourire peut cacher une grande peine, une indifférence est souvent le fruit d’une angoisse enfouie, un visage aux traits figés ne peut conduire qu’à une déception alors pas de jugements basés sur l’apparence. Une femme est tellement docile et fragile que même le souffle d’une brise de printemps pourrait la heurter. Oui on est sensible, mais ce n’est guère une faiblesse bien au contraire, c’est notre coté humain, notre coté enfant, notre coté angélique…
 

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