- société
Par Souhir Buonomo
En ce moment, et depuis quelques années, être tunisien est une source de fierté chez une grande majorité de personnes, surtout parmi la jeune génération dont la fougue et l’enthousiasme ont été décuplés par l’avènement de la révolution. Depuis, ce petit pays par sa superficie grand par son histoire qu’est la Tunisie est devenue célèbre comme étant le premier pays à avoir évincé un dictateur et a voir instauré une jeune démocratie en devenir. Le sentiment d’appartenance à ce pays est devenu plus intense que jamais, on est tunisiens, on le revendique, on est fiers d’être les descendants de Didon, fondatrice et première reine de Carthage, de frôler la terre conquise par Hannibal. L’histoire unique et vieille de plus de 3000 ans de ce pays fait son unicité et le distingue de ses voisins. En Tunisie, les différentes civilisations qui se sont succédées : punique, romaine, byzantine, berbère …. ont contribué à la richesse de son peuple, fruit de tous ces mélanges. Toute cette richesse se reflète dans le patrimoine tunisien, l’artisanat, les coutumes, la gastronomie qui sont un joyeux patchwork de ces différentes influences.
Depuis on n’a cessé de remarquer un intérêt sans précédent à tous ce qui est typiquement Tunisien! En mettant au gout des joursles habits traditionnels des différentes régions du pays,des jeunes créateurs ont percé dans un pays longtemps influencé par tout ce qui vient de l’Europe ou de l’Amérique et du Moyen-Orient! Les bijoux berbères sont plus que jamais tendance, les mains de fatma décorent les décolletés et l’ambre se suspend aux lobes des oreilles des plus branchées.
Les broderies faites à la main, le hayek de Kairouan, la balgha, la jebba, la chéchia, … sont des must à avoir dans son dressing pour être dans l’air du temps et se remarquent de plus en plus lors des cérémonies de mariage volant la vedette aux habituels robes et costumes venus d’ailleurs.
Les restaurants servant la cuisine d’antan pullulent ça et là. Après la profusion des pizzerias et des pseudo restaurants libanais! Aujourd’hui plus besoin de chercher ou d’aller à la médina ou dans les quartiers « populaires » pour déguster une hargma, un lablebi, ou un couscous bel osbane. Ces restaurants qui servent de la cuisine tunisienne côtoient aujourd’hui des restaurants chics dans les quartiers huppés de Tunis et sont fréquentés par les tunisiens, jeunes et moins jeunes qui veulent manger « comme à la maison », une cuisine qui rappelle celle de maman.
Cet engouement pour le typiquement tunisien arrive au moment où l’artisanat essaye tant bien que mal de survivre à la crise du secteur du tourisme, beaucoup d’artisans se trouvant obligés de mettre la clé sous la porte faute de clients, ne peut que contribuer tant bien que mal à sauver ce qui peut l’être encore.
Le dernier acte citoyen étant le mouvement lancé sur Facebook par trois tunisiennes « Cet été je m’habille tunisien », et qui connaît un franc succès! La page a réuni plus de 14.000 adhérents en quelques jours et tous les médias en parlent !Depuis, les photos de tunisiennes et tunisiens, grands et petits, en habits traditionnels inondent la toile ; les adresses des petits artisans se partagent, le bouche à oreille fonctionnant comme jamais. Les identités régionales renaissent et se réaffirment à travers les costumes et les bijoux régionaux nous permettant de découvrir ou de redécouvrir toute la richesse de notre patrimoine au grand bonheur de tous !