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Le ministre des Finances, Slim Chaker, a été l’invité de la Chambre de commerce tuniso-américaine (AmCham) au déjeuner-débat organisé, récemment, en présence de Daniel H. Rubinstein, ambassadeur des Etats-Unis à Tunis. La rencontre, présidée par Khaled Babbou, président de l’AmCham, a traité les grandes réformes relatives au secteur des finances en Tunisie.
D’après Slim Chaker, le grand défi auquel fait face la Tunisie est la création d’emplois. « Pour atteindre cet objectif, un travail long et dur devrait être effectué. Ce chantier rassemble, ainsi, une série de réformes que le gouvernement est en train de mettre en place à l’instar de la création d’une banque régionale (pour une décentralisation totale du système de prise de décision afin de permettre à des projets régionaux de voir le jour), la recapitalisation des trois banques publiques (BH, BT et STB), l’élaboration de nouvelles lois (qui visent à donner plus de liberté et d’autonomie aux banques publiques), la mise en place des avantages fiscaux et financiers (pour mieux cibler les régions, des plus défavorisées aux moins vulnérables)… », a précisé le ministre.
M. Chaker est, également, revenu sur le sujet de l’endettement. Il a affirmé qu’il y aura des nouveautés en ce qui concerne l’accord de garantie de prêt de 500 millions de dollars qui sera accordé par les États-Unis d’Amérique à la Tunisie. « On va sortir sur le marché américain pour obtenir ce crédit avec un taux d’intérêt de l’ordre de 2% au lieu de sortir seul pour l’avoir avec un taux variant entre 6 et 7% », a-t-il indiqué, soulignant que c’est raisonnable puisque le risque lié à la Tunisie est couvert par le gouvernement américain.
En ce qui concerne la création d’une agence en charge de la gestion de la dette, Slim Chaker a assuré que son département, en coordination avec la Banque Mondiale, travaille d’arrache-pied sur ce dossier. « L’objectif est d’optimiser l’emploi des ressources d’emprunt, à l’instar des expériences réussies dans d’autres pays…Il est temps, aujourd’hui, de passer d’une gestion statique et artisanale à une gestion dynamique de la dette… Il faut reconnaître qu’au regard de l’accroissement prévisible de l’endettement du pays (54% actuellement contre 60% du PIB vers 2020), la centralisation de la gestion de la dette est devenue d’une extrême urgence », a-t-il expliqué, ajoutant que d’ici fin 2016, l’agence en charge de la gestion de la dette sera créée.
Il est à noter qu’une DKM (DOOR KNOCK MISSION) sera organisée, du 3 au 6 mai 2016 à Washington D.C, pour le renforcement des relations économiques entre la Tunisie et les Etats-Unis. Cette mission vise également à encourager les hommes d’affaires américains d’investir davantage en Tunisie.
Lina.B