- société
Par JAMEL SABER
« La notion d’islam politique est contestée par ceux pour qui l’islam, contrairement à d’autres religions, est forcément politique. Elle est aussi contestée par ceux qui préfèrent parler d’islamisme comme idéologie qu’ils distinguent de l’islam comme religion. La notion d’islam politique est donc récurrente dans la littérature qui s’intéresse aux mouvements politiques se réclamant de l’islam et qui occupent le devant de la scène médiatique par les actions violentes qu’ils revendiquent ou qu’on leur attribue ».[ 1 ]
L’islam politique c’est la défense outre mesure de l’ordre traditionnel, le Califat ou l’Imamat contre l’introduction de réformes, l’adoption de nouvelles institutions ou la référence à la démocratie, dans les pays musulmans. Il est caractérisé surtout par un ultra conservatisme, avec un refus de la modernité, une méfiance à l’égard de la démocratie ou de la laïcité, une même une misogynie.
Cet islam politique rassemble toutes ses potentialités pour effet de se permettre à la prise du pouvoir politique à n’importe quelle méthode possibles, des voies électorales jusqu’à la guerre sainte (jihad). Pour réaliser ses bouts, il projet un concept d’Etat qui s’incarne du Califat de Moyen Âge et de la Chariaa. L’exemple actuel de l’annonce depuis quelques années, de la création de l’Etat islamique (EI ), par Daech et autres dérivés composés de bandes de mercenaires criminels, implantés sur les terres d’Irak et de Syrie, avec une volonté annoncée de l’étendre dans plusieurs autres pays, est un cas d’école flagrant. Bref c’est un génocide atroce de grande envergure contre l’humanité, passible de la Cour pénale internationale (CPI). Ce drame qui malheureusement se déroule depuis quelques années, au vu et au su de tous, sur nos terres arabes et ailleurs.
Sachant que sous Ghannouchi au pouvoir depuis 2012, alors qu’on attendait l’établissement d’une réglementation devant garantir la neutralité des mosquées, valoriser leurs fonctions majeures, voire exclusives, de lieux de cultes et d’enceintes d’apprentissages coranique et d’enseignements théologiques, et prémunir ces espaces de recueillements et de prières de tout prosélytisme politique ou idéologique, le Ministère des Affaires religieuses (MAR) avec ce douteux ex ministre Khadmi, se fend d’un dispositif législatif vraiment à contre-courant et non moins polémique. En effet, dans le projet loi, le rôle de la mosquée est élargie, sur le fond comme sur la forme, dans la mesure où divers champs d’interventions, normalement incompatibles avec ses attributions premières, lui ont été confiée. Le cas échéant, la mosquée serait désormais le temple de l’éducation et de la formation, le gardien de l’ordre moral, le creuset de l’identité nationale, le pilier d’exécution de tout projet immobilier, le sanctuaire de cours de soutien scolaire et le parrain attitré des contrats de mariage. Bref ceci prend la forme d’un régime de Mollahs à l’iranienne.
Beaucoup de concitoyens estiment que derrière ce texte, qui heureusement pour nous est depuis en stand by, se faufilent des velléités d’islamiser la société, comme si la Tunisie est une terre d’hérésie ou de conquête, en âge préislamique, et d’installer, palier par palier, l’Etat théocratique. Une instrumentalisation en règle des mosquées à cet effet. A se demander s’il y a un lien de cause à effet entre les lois sur les mosquées et sur « Hbous » ou « Awqaf » (biens de mainmorte) et l’augmentation significative du budget alloué au MAR à partir de l’année 2014. J’interprète cela comme une offensive, entre autres, pour déconstruire l’Etat moderne et étouffer son souffle temporel et séculier.
Bien au contraire de ce qui se passe chez nous depuis que Ghannouchi est au pouvoir et à ce jour, avec son coté ambigu, voire suspect, de vouloir conférer une assise multidimensionnelle aux mosquées et d’en réorganiser l’activité, je considère que le cas du Maroc est un bon exemple à suivre. Et pour causes le souverain « Mohammed VI, vient d’interdire, à compter du 1er juillet 2014, aux imams de faire de la politique et d’appartenir à une instance politique ou syndicale durant toute la période de l’exercice de leurs fonctions dans les mosquées. Les imams sont tenus de n’exprimer aucune position politique et syndicale et d’éviter toute action susceptible de constituer une entrave à la pratique des préceptes de l’islam ».[ 2]
« Le Maroc est désormais engagé dans un processus par lequel les institutions, les pratiques et croyances religieuses perdent leurs significations sociales, processus qui, n’implique pas nécessairement ni la disparition des institutions religieuses, ni l’arrêt des pratiques religieuses, ni la perte totale de la foi religieuse. »[ 3]
Ainsi en rapport avec les dérives dangereuses depuis 5 ans de post révolution, et conséquences fatales dans la miction criminelle entre religion musulmane et politique en Tunisie, je propose donc ce qui suit pour corriger cette obscure orientation rétrograde, ceci afin de renforcer le cadre d’un Etat civil, et fortes sanctions surtout pénales pour les délits :
1 / La suppression du MAR, et un retour comme en 1989, à un secrétariat d’État rattaché au Premier Ministère, pour minimiser l’intervention de la religion dans la politique, et réduire de moitié sur 3 ans le budget alloué actuel de prés d 87 millions de dinars.
2 / Interdire comme au Maroc les hommes religieux de parler des affaires publiques et d’intérêt général, et de faire de la politique surtout dans les mosquées lors des prêches et autres. Pour se faire mettre en place un contrôle systématique des contenus des prêches, à la limite par caméras vidéos surveillances.
3 / Interdire à tout homme politique d’utiliser la religion dans ses discours écrits et actes. Leurs interdire surtout les prêches religieuses dans les mosquées ou ailleurs. L’exemple des actes de Ghannouchi et Mourou sont à proscrire dorénavant.
4 / Revenir aux méthodes de fonctionnements et de gestions des mosquées d’avant la révolution. Le gouvernement doit contrôler toutes les mosquées et payer le salaire des imams. Garder toujours ces bonnes pratiques de la loi de 1988 sur les mosquées, qui édicte que seuls les imams payés par le gouvernement peuvent exercer dans les mosquées, et que les mosquées doivent être fermées en dehors des horaires de prière ou des cérémonies religieuses comme les mariages et les funérailles. Les nouvelles mosquées construites deviennent la propriété du gouvernement. L’enseignement de l’islam aura lieu dans les écoles publiques, par un personnel qualifié sous contrôle du MAR et de celui de l’Education nationale.
5 / Dissoudre et fermer de suite les milliers de jardins d’enfants et crèches et autres écoles coraniques en services en post révolution, sans oublier les centaines d’associations islamiques suspectes qui les financent. Faut une révision immédiate du décret-loi N° 2001-88 relatif à l’organisation des associations, pour plus de contraintes et de sévères contrôles surtout financiers, ceci pour l’origine et les montants de l’argent qu’elles reçoivent. Ceci en rapport avec l’interconnexion évidente entre elles, les partis politiques islamiques et le terrorisme.
6 / Interdire aux imams et autres intervenants dans les mosquées, d’appartenir à une instance syndicale, et surtout d’utiliser l’enceinte de la mosquée pour des réunions syndicales, le cas de cet imam Jaouadi de la Grande mosquée de Sfax est un cas de figure, pour ses graves dérives.
7 / Tous les établissements religieux doivent être sous tutelles du MAR, comme « l’Institut supérieur des sciences religieuses » et le « Centre de recherches et d’études pour le dialogue des civilisations et des religions comparées ». Ordonner de suite la fermeture de tous autres établissements ouverts en post-révolution, ceci pour vérifier au préalable sa conformité à la loi.
8 / Comme l’islam en Tunisie est considéré comme la religion officielle, et comme la plus part des tunisiens sont sunnites, aussi obligation est que pour les musulmans seul le rite malékite est de vigueur chez nous, et qui se caractérise par sa souplesse et aussi par son ouverture sur la réalité. Faut donc interdire toutes les autres « orientations » comme le chiisme, le wahhabisme et autres, ceci pour éviter les conséquences fâcheuses de l’extrémisme islamique de part et d’autres, avec un facteur risques de « Fitna » chez nous. Paix sociale oblige.
9 / Le mot d’ordre de toujours dans mon pays, c’est surtout le respect mutuel et la sécurité pour tous, dans la pratique d’autres religions comme le christianisme judaïsme sur nos terres, conformément au Destour nouveau de 2014.
10 / Pour résister à l’invasion de fatwas satellitaires venues du Golfe et popularisant un salafisme strict, voire même obscurantiste, le gouvernement doit créer une radio du Saint Coran écoutée à l’international, via le satellite et le web. Et aussi une chaîne de télévision satellitaire et via le net, qui diffuse le Coran lu selon la version tunisienne, et propose aussi des émissions sur le dogme officiel “malékisme-achaarisme-soufisme”.
11 / Exporter le “modèle tunisien”, mon pays ne se contente pas de “sécurité spirituelle” en interne, il se positionne aussi en modèle de tolérance et partage son expérience avec d’autres pays sunnites. Ceci en assurant entre autres la formation d’imams étrangers selon le rite Malékite tunisien, mais aussi organiser plusieurs réunions séminaires et autres manifestations de lectures du coran, pour la diffusion et la promotion à l’international de notre islam tolérant et ouvert.
Et comme 73% des Tunisiens pensent que « la Tunisie est mieux lorsque la religion et la politique sont séparées », suite au résultat d’une étude menée par l’Université du Maryland sur la Tunisie entre 2013 et 2015 financée par l’AFRICOM et le bureau de recherche navale du Département de la Marine des États-Unis. J’en conclus donc que c’est plutôt une exigence nationale, à laquelle nos gouvernants actuels, doivent s’y conformer rapidement, sécurité nationale oblige, ceci pour stopper nette cette islamisation galopante et rétrograde de notre Nation, par ces envahisseurs criminels, composés de “frères musulmans” et dérivés, qui détruisent notre identité nationale spécifique, avec pour seul but celui de conquérir le pouvoir, par les armes s’il le faut, ceci pour mettre en place leurs utopiques » 6éme califat » et chariaa, destructeurs pour mon pays.
Sources:
[ 1 ] (Extrait de l’Islam politique : une brève comparaison avec la « démocratie chrétienne » de Mohamed Cherif Ferjani Février 2010)
[ 2] (extrait de Religion et politique ou la leçon marocaine 11 juillet 2014 de marocpress.com)
[ 3] La leçon marocaine Par Abou SARRA 21 Juillet 2014 http://www.webmanagercenter.com/…/religion-et-politique.