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Femmes Maghrébines
Si l’avenir du mouvement Nidaa Tounes est devenu, paradoxalement, incertain dès son ascension au pouvoir, on n’aurait jamais pu imaginer que la crise au sein du mouvement majoritaire allait atteindre une telle gravité.
Après des mois de querelles publiques, les dirigeants du Nidaa sont passés à une vitesse supérieure en ayant recours à la violence physique : la dernière réunion du bureau exécutif, tenue dans la ville d’Hammamet, a en effet tourné au cauchemar quand des milices, munies d’armes blanches, ont débarqué et se sont directement attaquées à des dirigeants du mouvement.
Depuis, un groupe de trente-deux députés a annoncé son retrait – provisoire – du bloc parlementaire du Nidaa et une partie du comité constitutif, faisant partie du clan de Hafedh Caïd Essebsi, a campé sur ses positions en émettant un communiqué comprenant des décisions sans aucune concession.
Quelques jours plus tard, les députés démissionnaires ont suspendu leur retrait du bloc en question en attendant la prochaine tenue du bureau exécutif.
Ces divergences ont fait couler beaucoup d’encre en occupant la quasi majorité de nos médias ce qui n’a fait qu’empirer la crise interne du mouvement.
Invités à s’exprimer sur cette question, plusieurs politiciens ont préféré l’esquiver expliquant qu’elle représente une affaire extrêmement délicate et interne.
Tous les politiciens, sauf un : Abderrahim Zouari. C’est via une lettre ouverte que monsieur Zouari a choisi de s’adresser aux dirigeants de Nidaa Tounes.
Revenant sur l’affaire polémique, l’ancien candidat à l’élection présidentiel a fait une piqûre de rappel aux Nidaïens. C’est ainsi qu’il leur a rappelé leur mission, leurs objectifs et tous les rêves qu’ils ont promis aux Tunisiens.
Bien qu’il ne soit pas membre du Nidaa, Abderrahim Zouari s’est adressé aux dirigeants de ce dernier en tant qu’homme de conseil aspirant à voir le mouvement majoritaire se relever, s’unir et continuer sa voie pour l’intérêt général du pays.
Ne souhaitant nullement fuir sa ligne politique qu’il a choisie en travaillant sous l’ère d’Habib Bourguiba et de celle de Ben Ali, Abderrahim Zouari a fait sa mea culpa et a imploré les leaders du Nidaa a continuer à aller sur la voie de la réalisation de leurs objectifs mais sans oublier, jamais, l’importance de la démocratie et du respect de ses règles.
En bon communicateur, Zouari a rappelé à tous les Nidaïens que leurs différences ont été les raisons derrière leur réussi aux dernières élections. Et d’ajouter que le président de la République, Béji Caïd Essebsi, reste le meilleur exemple à suivre en termes d’union, de patriotisme et de clairvoyance.
Si la concurrence politique a amené certains à se féliciter de la crise qui ravage le Nidaa – pensant certainement qu’ils seront les premiers à en bénéficier – d’autres politiciens, à l’instar de monsieur Zaoauri, en profitent pour afficher, haut et fort, leur maturité politique et leur sens de patriotisme qui les pousse à faire primer l’intérêt général du pays et ce indépendamment de toute ambition politique.
Et vive la Tunisie !
Ghalia Ben Brahim