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Femmes Maghrébines
Il avait séduit plus d’un au lendemain de la Révolution, son parti de l’époque, Al Aridhaa Chaabia a réussi à s’imposer en tant que troisième parti de l’Assemblée nationale constituante, et grâce à lui, on a découvert l’extraordinaire talent du clown de l’ANC, Brahim Gassass.
Hechmi Hamdi, cet homme d’affaire tunisien installé à Londres depuis des années, est revenu sur la scène politique tunisienne pour nous rappeler, à chaque fois, que la classe politique de notre pays est très loin en termes de classe et de programmes.
Après avoir subi un échec sans nom lors des élections (législatives et la Présidentielle) de 2014 – malgré qu’il ait choisi un nom original pour son parti – Hechmi Hamdi, toujours depuis son ‘exil’ londonien doré, s’est présenté sur sa rigolote chaîne privée (dont il est, avec son fils, le seul animateur) pour annoncer qu’il compte mobiliser une nouvelle initiative ‘rurale’ pour ‘obliger’ le gouvernement d’Habib Essid à donner aux chômeurs deux cent dinars par mois en contre partie de deux journées de travail par semaine.
Après avoir versé des larmes un peu partout dans les quartiers populaires de Tunis et après s’être attaqué au public de l’Etoile sportive du Sahel – en se demandant, en public, comment des Tunisiens peuvent se permettre de voyager pour suivre le match de leur équipe alors que leurs frères tunisiens meurent de faim au quotidien (oubliant ainsi qu’il fait lui-même Tunis/Londres comment on ferait nous Habib-Bourguiba/Menzeh6), Hechmi Hamdi a fait un passage télévisé avec Samir Waffi.
Connu pour être un fanatique de la polémique et de l’audimat, l’animateur a fait venir, sur le même plateau, l’ancienne députée à l’ANC du bloc d’Ennhdha, Sonia Ben Toumia, la version féminine si vous voulez de Brahim Gassass suscité, et Ridha Mellouli.
Ce dernier s’est directement attaqué à Hechmi Hamdi lui rappelant ainsi son passé avec Ben Ali et les sources douteuses de sa fortune.
Comme la vérité ne plaît pas à tout le monde, Hamdi a préféré quitté le studio après avoir piqué une crise d’hystérie. Cet incident nous a valu plusieurs blagues sur les réseaux sociaux et on a cru passer à autre chose.
Seulement voilà, nos confrères d’Al Hiwar Ettounssi en ont décidé autrement et on a dû recroiser Hechmi Hamdi à plusieurs reprises sur ladite chaîne.
Cela aurait pu être compréhensible si l’on n’avait pas d’autres chats à fouetter. Mais faire de Hechmi Hamdi un sujet central d’informations alors que la situation sécuritaire du pays touche à son fond, que le parti majoritaire vit aux bords de l’implosion et que des institutions publiques sont sur le point d’être mises en ventes, cela ne peut pas être acceptable.
S’il vrai que le Tunisien commence à être fatigué de suivre l’actualité, d’autant plus que cette dernière devient de plus en plus infligeante, le ‘distraire’ avec du Hechmi Hamdi ou encore avec du ‘Andi Ma Nkollek’ est aberrant.
Travailler pour l’audimat, surtout quand il s’agit d’un média privé, n’a rien d’anormal : on ne peut survivre sans une rentrée d’argent. Mais de là à ce que cela devienne une ligne éditoriale…
Ghalia Ben Brahim