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06 octobre 2015, top départ des actions entreprises à l’occasion de l’Octobre Rose, après presque 3 heures de route, la caravane de santé arrive à bon port !
Sra Rabeh, un petit village situé dans le gouvernorat de Jendouba, près de Ain-Draham plus exactement, est notre première destination.
A notre arrivée au dispensaire et à notre grande surprise, une foule énorme nous attendait, les femmes de la région ont répondu présentes à l’appel de la vie, elles veulent prendre soin de leurs santé !
En notre compagnie, beaucoup de monde, tous sont volontaire et n’attendent aucune contrepartie, juste le plaisir de sauver une vie en mettant à disposition de ses femmes, leurs compétences ou les moyens dont ils disposent !
Dans une simple tente, madame Monia Hachiche, professeur en chirurgie carcinologique, s’est installé, avec son expertise et ses longues années d’expériences, pour examiner les femmes en compagnie d’une équipe de ses collègues médecins de l’institut Salah Azaiez qui ont aussi répondu à l’appel du cœur.
Après examens les femmes chez qui elle suspectait une anomalie passaient à l’examen échographique. A l’intérieur du dispensaire, docteur Bassem Mekki de l’équipe de LGR, équipé d’un échographe mobile, assisté par les sages-femmes et les infirmières présentes sur place, qui étaient toutes heureuses d’une telle initiative et qui se sont montrées très volontaires, procédait avec plaisir, à l’examen avec soin, pour faire une sélection. Les femmes chez qui le risque s’avérait réel étaient toutes munies d’une fiche qui leur servait de passeport pour une mammographie à la clinique Amen Béja, qui leur a offert la gratuité de l’examen grâce au docteur Mourad Saada, le directeur de la clinique qui était aussi présent.
De l’autre coté, le bus de l’espoir du laboratoire Bayer, équipé d’un échographe, d’une équipe médicale dont le docteur Amel Triki, professeur en gynécologie obstétrique recevait aussi les femmes pour examen. Elle nous a expliqué qu’elle était là pour offrir ses services à ses femmes et que ce qui est bien, c’est que ces femmes étaient quelque part protégés grâce au fait qu’elle se mariaient à âge jeune entre 25 et 30 ce que l’OMS encourageait pour amoindrir les risques d’avoir un cancer du sein.
Madame Arzek Knitech, la directrice exécutive de l’association tunisienne de la santé procréative, nous a parlé de la présence de l’association dans le cadre d’un projet communautaire en association avec la DSSB et financé par la banque mondiale qui avait pour objectif de former quelques femmes de la région afin qu’elles puissent informer et aider leurs tour leurs voisines et amies.
Ce qui nous a beaucoup surpris, lorsqu’on a demandé aux sages-femmes qui travaillaient au dispensaire si les femmes de la région venaient d’habitude se faire contrôler spontanément, c’est que la réponse était positive : « oui les femmes ici, sont tout fait consciente de l’importance du dépistage précoce et elles viennent nous voir automatiquement lorsqu’elles ressentent une gêne ou une anomalie ! »
Tout le monde s’activait, les femmes exprimaient leur reconnaissance et l’ambiance était joyeuse !
En milieu de journée et à notre grand plaisir, madame la ministre de la femme, docteur Samira Marai, nous a fait l’honneur de sa visite en compagnie du gouverneur de Jendouba.
On avait l’impression que pour un moment, elle s’était décollée de son rôle de ministre, c’était une femme avant tout et l’intérêt de ses congénères était prioritaire. En toute modestie, elle est allée au contact de la foule, pour finir avec une visite d’encouragement pour les médecins et les personnes qui avaient participé de prés ou de loin à la réalisation de cette journée.
Chose remarquable, madame la ministre de la femme n’a pas oublié de saluer la présence de la gente féminine parmi les agents de la garde nationale et c’est avec honneur qu’elle s’est fait prendre en photo en sa compagnie.
Même le directeur de l’école tout à coté était de la partie, il voulait que les examens soient faits dans la joie et la bonne humeur et c’est pourquoi il a organisé une visite des enfants au dispensaire où ils ont chanté et dansé pour le plaisir de nos yeux et de nos cœurs et pour soutenir leurs mamans qui venaient se faire dépister.
Et voilà, la journée s’est terminée pour tous, avec un sentiment de fierté, de « devoir accompli » et l’espoir d’avoir sauvé quelques vies.
Ensemble nous vaincrons !
Par Sayari Jihène