- société
Par Ghalia Ben Brahim
Au lendemain de l’attaque terroriste qui a visé l’hôtel Impérial Marhaba, situé dans la zone touristique de la ville de Sousse, le président de la République, Béji Caïd Essebsi, a pris la décision de décréter l’état d’urgence. Une semaine plus tard, le chef de l’Etat a décidé d’élargir les zones militaires fermées (au niveau des hauteurs et du sud de la Tunisie).
Suite à ces décisions, les voix des opposants et celles des organismes nationaux et internationaux, de ceux qui se disent défendeurs des droits de l’Homme, se sont élevées contre ces décisions.
L’argument fatal et inépuisable est bien-sûr la mythique liberté d’expression qu’ont acquise les Tunisiens suite à la Révolution de janvier 2011. Quand le chef du gouvernement a évoqué l’éventualité de la construction d’un mur sur les frontières tuniso-libyennes, tout le monde a crié au scandale sans, bien-sûr, chercher à faire la moindre vérification. Même le New-York Times ne nous a pas ratés.
En effet, l’équipe dudit journal a consacré tout un éditorial pour la Tunisie en accusant son président de vouloir renouer avec les méthodes de l’ancien régime.
Nous avons donc réussi à exporter notre sport national : le ‘tanbir’ ! Avouant que nous n’avons pas réussi à trouver le terme équivalent en français, nous allons essayer, dans les limites du possible, à vous expliquer le terme. Nabar est celui ou celle qui trouve toujours le moyen de critiquer n’importe quelle décision, œuvre ou travail que font les autres avec un ton ironique et cynique.
Ce phénomène est apparu dans notre pays tout juste après sa Révolution. A ses débuts, le tanbir était gentil, rigolo et limite créatif. Seulement aujourd’hui, nous sommes tombés dans l’extrémité du truc : on est nabara face à tout et à tout le monde. Si on creuse un peu, on peut trouver un lien intime entre ce fléau et le désespoir.
A ce moment crucial où la Tunisie lutte, tant bien que mal, contre le terrorisme, il est certes important que nous soyons tous vigilants afin que cette guerre ne touche pas à nos acquis révolutionnaires mais on tout-de-même comprendre que notre union fera certainement notre force !