- société
Par Ghalia Ben Brahim
Depuis la Révolution de janvier 2011, tout le monde ne cesse de dire et redire que le peuple tunisien a donné l’exemple à tout le monde avec sa surprenante façon de faire et il y avait de quoi l’affirmer. Personne ne peut oublier les merveilleux moments que l’on a passés pendant le mois de janvier et les deux premières semaines du mois de février 2011. Tout le monde était unis, on gardait nos quartiers ensemble et on rigolait des têtes de nos politiciens que nous connaissions très mal à l’époque.
Quatre ans et quelques poussières plus tard, les choses ont bien changé. Chacun a choisi son équipe (comprendre parti ou mouvance) en y mettant toute son énergie. Comme au temps où on était tous passionnés par le foot, les fans clubs des partis ont eu le temps, surtout lors de la dernière campagne électorale de 2014, de bien forger leur fanatisme jusqu’à en devenir dangereux et aveugles. L’amour partisan s’est avéré être bien plus aveuglant que l’amour passionnel.
Jusque-là, rien d’anormal. Il est logique que ce genre de phénomène prenne place dans la société tunisienne après les cinquante-ans de désert politique que cette dernière a connu. La guerre des clans et des partis, même si elle commence à devenir trop longue, exprime une certaine tentative de s’adopter au concept de la démocratie et de la diversité des partis.
Seulement voilà, depuis les deuxièmes élections libres et transparentes de l’Histoire de la Tunisie, cette dernière vit au rythme de l’opportunisme: tout le monde veut tout avoir sans rien donner. La dernière vague d’opportunisme a explosé via les réseaux sociaux et sur Facebook plus précisément. #winou_pétrole (où est le pétrole) nous dévoile, depuis plus d’une semaine, les capacités de notre chère jeunesse en termes d’aveuglement, de bêtise et d’opportunisme. Des jeunes, scotchés derrière des écrans d’ordinateur et le plus souvent écrivant sous le couvert de pseudonymes, qui cherchent leur part de pétrole afin de pouvoir continuer à se la coller douce en évitant de bouger le petit doigt.
De l’autre côté, nous avons ceux qui ont décidé de céder ‘leur part de pétrole’ et de travailler. Enfin, travailler n’est pas un terme très approprié. Observer une grève. Oui, ceci n’est autre que la dure réalité de notre pays: soit tu cherches ta part de pétrole sur Facebook, soit tu as un travail que tu délaisses au profit de n’importe quelle grève afin de demander tes droits. Pour tes devoirs, cela peut très bien attendre.
Entre temps, l’économie et la sécurité du pays se trouvent de plus en plus mal. Mais peu importe, nous voulons nos droits! Le droit la vie des générations futures et de les priver de la belle vie qu’elles peuvent avoir sous ces cieux. Les priver de ces terres qu’on est en train de brûler, consciemment pour les uns et inconsciemment pour les autres, avec cet opportunisme et cette soif de tout avoir sans rien faire.
Espérons qu’on prise de conscience collective puisse avoir lieu dans peu de temps. Parce que nous sommes, hélas, à l’étape des espérances!