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Programme de la vaccination en Tunisie : priorité au pneumocoque !

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Par Samantha Ben-Rehouma
Depuis le premier vaccin contre la variole, au XVIIIe siècle, la vaccination est (de loin) l’une des interventions sanitaires les plus efficaces pour protéger les personnes de tous âges contre la maladie, permettant ainsi d’échapper à environ 3 millions de décès par an.
Célébrée la dernière semaine d’avril 2015 (du 24 au 30), la Semaine mondiale de la vaccination a pour but de renforcer la vaccination systématique pour atteindre les objectifs de couverture vaccinale, d’accélérer la lutte contre les maladies évitables par la vaccination (avec de nouveaux vaccins améliorés), ainsi que de stimuler la recherche et le développement d’une prochaine génération de vaccins et de technologies.
A ce titre – et pour avoir une meilleure connaissance de ce qui est fait en Tunisie où la couverture vaccinale est de plus de 95% – une conférence de presse s’est tenue mardi 21, à l’hôtel Concorde Les Berges du Lac, en partenariat avec Pfizer représenté par Nadia Touil et en présence des Professeurs Souad Bousnina et Mohamed Tahar Sfar… Tous deux d’accord pour dire que la Tunisie peut se targuer d’avoir un excellent programme de vaccination !
La Tunisie, qui a éradiqué la polio depuis 1992, ne dispose pas de tous les vaccins recommandés par l’OMS qui classe, entre autre, le vaccin anti-pneumocoque comme une priorité dans les pays en voie de développement. « C’est aussi notre préoccupation première car il ne figure pas encore dans notre plan de vaccination, et pourtant la place des vaccins contre le pneumocoque est très grande dans le calendrier vaccinal des enfants car cette vaccination permet de prévenir les pneumococcies chez eux, qu’elles soient communautaires comme l’otite et la pneumonie, ou plus grave comme la méningite à pneumocoque qui provoque décès et séquelles neurologiques avec des handicaps sérieux » a commenté Souad Bousnina, Présidente du Comité National de Vaccination.
« Avoir le vaccin anti-pneumocoque ferait des économies monstres en antibiotiques », a souligné Pr. Mohamed Tahar Sfar, « les pays qui ont vacciné les nourrissons ont vu le taux de mortalité des personnes âgées baisser, c’est dire son incidence sur la santé de tous ! »
Autre chose, l’hépatite B si elle est vaccinée dans les 12 heures qui suivent la naissance est 10 fois plus efficace pour les bébés, ainsi ces derniers sont nés en milieu hospitalier, ils auront plus de chance d’être vacciné les premières 24 heures que ceux nés dans les cliniques où les vaccins se font après chez le pédiatre. Cet exemple est un vrai pied de nez aux idées reçues sur le manque d’efficacité en milieu hospitalier.
Malgré leur impact, les vaccins ont toujours reçu moins d’attention que les médicaments (allez savoir pourquoi !), mais suite au cas d’Ebola et autres malaria, paludisme, choléra ou tuberculose, les vaccins sont devenus le centre des discussions mondiales sur la santé.
Nonobstant et quand bien même la Tunisie ne figure pas dans la liste de GAVI (Alliance mondiale pour les vaccins et la vaccination) il reste toujours l’espoir de ces études épidémiologiques (sur les pneumococcies entreprises chez l’enfant tunisien, mesurant les incidences, la gravité et les coûts qu’engendrent les pneumococcies) dont le rapport (déposé au ministère de tutelle et dévoilé en octobre 2015) pourrait voir l’introduction de ce vaccin dont le coût très élevé est de 22 milliards de dollars (pour comparer le programme vaccinal avoisine les 10 milliards de dollars) contre le pneumocoque dans le calendrier national de vaccination. En attendant, les pédiatres, conseillent vivement à toutes les mamans de rajouter au calendrier vaccinal habituel le vaccin contre le pneumocoque, et ce, à partir de 2 moi.
Mieux vaut prévenir que guérir et puis petite piqûre de rappel : se faire vacciner revient au même, en somme, que prendre un parapluie pour se protéger de la pluie, ou de mettre un casque en vélo ou en moto contre les bobos !

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