
Par Hajer Zarrouk
Depuis quelques temps, personne ne se doute qu’il est devenu aussi difficile pour le voyageur tunisien d’obtenir un visa pour un territoire arabe qu’un visa Schengen. Et pour cause, dans certaines ambassades de pays arabes, le mot d’ordre semble être identique : tout faire pour rendre l’obtention du visa un véritable parcours du combattant.
De l’accueil exécrable des agents des lieux aux délais interminables pour l’octroi du visa, le tunisien a du mal à obtenir le sésame pour enter, par exemple, dans les Emirats Arabes Unis. Plus encore, le refus du visa est devenu monnaie courante, même pour les habitués de ces circuits, les détenteurs du passeport diplomatique et les voyageurs qui ont plus que 35 ans (rappelons que les Emirats ont suspendu leur visa pour les tunisiens de moins de 35 ans).
Mais, pourquoi ce changement ?
Avec plus de 8000 candidats au Djihad, la Tunisie se place au même rang que la Lybie, la Syrie et l’Afghanistan. Beaucoup d’Etats arabes, soucieux de leur sécurité et de la paix sociale, se sont mis à refouler les tunisiens désireux d’entrer dans leurs sols ou bien à leur signifier qu’ils ne sont pas vraiment les bienvenus en leur infligeant un parcours d’obtention du visa difficile. Du coup, même en ayant le visa, ces pays n’hésitent pas à confisquer les passeports de certains voyageurs tunisiens – toutes catégories confondues – pendant quelques heures au niveau de la douane et à leurs faire subir un petit interrogatoire, histoire de détecter des terroristes potentiels.
C’est ainsi qu’en l’absence d’une politique nationale restrictive et de la non-application de la loi anti-terroriste, la Tunisie est devenue l’un des premiers pays exportateurs de djihadistes dans le monde et la hantise des Etats arabes. Et c’est malheureusement la majorité des citoyens tunisiens qui paie les pots cassés et qui souffre d’un Etat en décomposition, incapable de gérer les dérives d’une minorité de mercenaires partis à la conquête de la fortune au nom de l’islam.