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Tunisia Awards 2014 : le bâclage à la tunisienne, ça ne marche plus !

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Tunisia Awards 2014 : le bâclage à la tunisienne, ça ne marche plus !

 
Par Hajer Zarrouk
Une fois de plus, l’événementiel tunisien a brillé par son incompétence. A l’image du laisser-aller qui sévit dans le pays depuis la chute du régime de Ben Ali, l’événement de Tunisia Awards a tourné au fiasco et a fait beaucoup de déçus parmi les invités et les personnalités présentes lors de la cérémonie.
Conçu par le ministère du tourisme, en collaboration avec l’équipe de Tarak Ben Aammar, pour relancer un secteur moribond, le Tunisia Awards 2104 a finalement donné le coup de grâce au tourisme tunisien : des stars qui se dérobent et ne viennent pas au rendez-vous, une organisation médiocre, un Tarak Ben Ammar aussi narcissique qu’efficace, des animateurs hésitants et mal dirigés. La presse n’a pas cessé d’énumérer les multiples défaillances de cette cérémonie qui se voulait au sommet de l’art de l’événementiel, mais qui s’est avérée être une pure copie de l’état du tourisme actuel.
Car, justement, c’est là où le bât blesse : cet événement raté n’est pas le produit d’une situation actuelle, mais celui de la mentalité du travail à moitié fait qui règne depuis des décennies. Les Tunisiens sont, en effet, passés maîtres dans l’art de bâclage, de la nonchalance et de la négligence. A vrai dire, ils dorment sur leur laurier depuis très longtemps : alors que les libanais, les marocains et les égyptiens sont connus pour leur application et leur sérieux au travail, les Tunisiens traînent très loin derrière.
Et pour cause, le savoir-faire demande une certaine culture et un certain raffinement que la majorité de la société tunisienne a perdu. Le culte du « laid » et de « l’improvisation » a remplacé le culte de la « beauté » et de « l’organisation », et ce depuis un peu plus de trente ans, l’âge d’or de la Tunisie étant révolu avec la nationalisation et la crise qui ont secoué la Tunisie vers la fin des années 70.
Aussi, rien ne sert à critiquer un événement mal organisé quand la mal organisation est devenue la marque de fabrique d’une société en mal de finesse et d’éducation. Oui, la société tunisienne a besoin d’être rééduquée au beau, à l’organisé et à la discipline, et ce n’est certainement pas un dictateur qui le fera, ni cette élite autoproclamée, mais une élite consciente des enjeux de la culture et des impératifs d’un travail bien fait.

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