- société
Les périodes après les révolutions et les transitions représentent en général, un environnement fertile pour l’émergence des troubles comportementaux et psychologiques comme des effets secondaires et indésirables de chaque révolution.
Tout d’abord, toute révolution sociale qui n’était pas précédée ou accompagnée par une révolution culturelle, se transforme d’une occasion de liberté à une occasion de propagation des côtés les plus sombres, primitives et agressives des individus et de la société.
Ensuite, nous savons très bien que les révolutions détruisent habituellement les structures et les institutions sociales et culturelles existants sans les remplacer rapidement avec d’autres structures de même nature et fonction pour fournir de nouveau les réponses nécessaires pour l’individu ou pour sa société entière.
C’est pour cela que les périodes de transition provoquent les sentiments de la haine et de la souffrance ainsi que des troubles au niveau du comportement des individus, ce qui expliquent les niveaux élevés de violence et d’agression familiales à l’égard des enfants ainsi que le taux élevé des Tunisiens qui consultent les cliniques de psychiatrie.
Le comportement des Tunisiens aujourd’hui est généralement émotionnel et agressif. Ce contexte et cet environnement agressif et hostile ne se limitent pas à l’espace public, il touche même les relations entre les de membres de la même famille (violence conjugale, verbale, parent/enfant…), vu la pression sociale et psychologique énorme, et souvent les victimes sont les enfants qui se trouvent face à 3 niveaux de violence :
Selon Pierre Bourdieu, la « Violence symbolique » correspond au pouvoir d’imposer un système de pensées comme légitimes à une population « dominée » par le biais de l’éducation et des médias.
Bourdieu a développé la « Violence symbolique » en deux façon différentes; l’une objective (des règles, des lois, des mécanismes de régulation sociale), et l’autre subjective (dans les esprits des gens sous forme de pensées, de perceptions).
C’est enfin le traitement des enfants d’une manière qui les privent de leur intégrité physique, mentale et psychologique et sans le moindre respect à l’égard du monde enfantin.
Nous avons vu ça à travers le recrutement de certains parents de leurs enfants en les utilisant comme carburant pour les guerres et pour les conflits politiques ou l’éducation des enfants sur les terminologies et la culture de la haine et de la violence, ainsi que leur implication dans les manifestations et les protestations sociales… Ce qui représente un crime contre l’enfance
Se manifeste par le transfert des pressions de la société et de la rue à la maison en les imposant aux enfants et les obligeant ainsi d’assumer tout ce qui passe en scène public,et en les obligeant à suivre les journaux télévisés ou les débats politiques pleins de violence verbale et physique au lieu de les laisser profiter de leurs enfance et leurs monde avec les jeux et les programmes de loisirs, qui représentent une nécessité vitale pour eux.
Elle renvoie aux actes ou aux omissions qui nuisent à l’estime personnelle d’un enfant de façon à causer ou à risquer de causer des troubles comportementaux, cognitifs et émotionnels. Par exemple, la violence psychologique peut comprendre les menaces verbales et le dénigrement; forcer un enfant à l’isolement social; l’intimidation, l’exploitation, le fait de terroriser un enfant ou d’avoir couramment des exigences déraisonnables à son endroit.
Violence qui prend les formes de grogne et le maudissant des enfants avec des sanctions physiques et morales sans aucune faute de leur part sauf qu’ils se trouvent malheureusement dans cet environnement agressif nerveux et tendu.
La violence physique est l’usage délibéré de la force contre un enfant, d’une manière telle que l’enfant subit un préjudice corporel ou risque d’en subir un.
Tous ces comportements et pratiques ont des effets catastrophiques sur la croissance psychologique, sociale et intellectuelle des enfants. L’éducation est l’effort exercé par les adultes sur les générations moins adultes. Nos enfants ont besoin d’escorte et d’accompagnement et non pas de démission parentale ou sanction, et on ne peut pas parler d’avenir pour une société qui traite ces enfants avec cette énorme agressivité et cette violence abusive.
Par Tarek Belhadj Mohamed
(Chercheur en sociologie)