Pour faire face à la crise économique provoquée par la pandémie de la
COVID-19 et ses dégâts colossaux sur le tissu entrepreneurial tunisien,
La Chambre Nationale des Femmes Chefs d’Entreprises (CNFCE), en
partenariat avec l’Organisation Internationale de Travail (OIT) par le biais
de son projet « Travail décent des Femmes en Egypte et en Tunisie »
(DWW), financé par le Ministère des Affaires Etrangères de la Finlande,
ont conduit une enquête à l’échelle nationale, effectuée auprès de
femmes entrepreneures.
Questionner pour pouvoir agir
Cette enquête a été effectuée auprès de 170 entreprises gérées par des
femmes entrepreneures, de moyennes mais aussi de micros et petites
entreprises ou de start-up, dans les domaines les plus divers : industriels,
services, artisanat, commerce et agriculture. Le questionnaire électronique
comportait 22 questions regroupées en cinq parties : impact immédiat lors de
la crise, impact après la crise, l’avenir de l’activité si la crise se poursuit, le
type de soutien et la coopération envisageable entre femmes cheffes
d’entreprises.
ENQUÊTE AUPRÈS DES FEMMES CHEFFES D’ENTREPRISES SUR LES DÉFIS À RELEVER
SUITE À LA CRISE DE CORONAVIRUS
Les entreprises ne sont jamais statiques. Une crise est comme un cadeau puisque la
racine grecque du mot crise est de « tamiser » et donc, secouer les excès pour ne
laisser que ce qui est important. Ceci correspond exactement aux effets de la
pandémie de COVID-19.
Le changement peut être exactement ce dont nous avons besoin pour revenir au
cœur de nos entreprises gérées par des femmes débordantes d’enthousiasme,
d’audace, de passion, d’optimisme et d’endurance. Cette entreprise devrait
affronter de nouvelles opportunités d’expansion, de croissance et de reconversion
éventuellement.
Certaines branches d’activité qui sont tournées vers leur marché local redémarrent
plus vite que celles plus dépendantes de l’extérieur tant en amont qu’en aval.
La crise actuelle peut représenter une opportunité pour la Tunisie pour répondre aux
problèmes structurels auxquels sont confrontées les femmes entrepreneures ; lesquels
problèmes ont été amplifiés. D’où l’importance de l’innovation de la digitalisation des
services publics et des services financiers.
La transformation numérique des entreprises gérées par des femmes est
incontournable. Ceci est un levier qui va permettre rapidement le travail à distance
en cas où cela est possible et au commerce électronique afin de s’accommoder au
changement des habitudes des consommateurs.
Cette capacité d’adaptation sera corroborée par le développement des
compétences spécifiquement humaines, ce qu’on appelle les compétences de
centrage qui sont liées à l’attention, la mémoire, le temps, l’intuition et le sens.
Tous les acteurs nationaux doivent opter pour une relance transformative pour faire
face au risque systémique et social majeur.