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Plus de 900 substances chimiques présentes dans des articles courants du quotidien sont potentiellement associées au risque de cancer du sein, selon une étude récente publiée en début d’année 2024. Des chercheurs ont analysé des milliers de produits chimiques disponibles mondialement, révélant que plusieurs d’entre eux favorisent le développement du cancer du sein. Chaque année, des dizaines de milliers de produits chimiques synthétiques entrent sur le marché, posant un défi considérable aux agences de régulation pour identifier ceux pouvant être nocifs pour la santé.
Des études antérieures ont déjà établi des liens entre la composition de certains produits chimiques et le développement du cancer du sein, la maladie la plus fréquente en France. Des scientifiques américains ont récemment élaboré une méthode rapide pour prédire la capacité d’un produit à favoriser le cancer.
L’étude, parue dans la revue Environmental Health Perspectives le 10 janvier 2024, a examiné près d’un millier de produits chimiques susceptibles de favoriser le cancer du sein. Environ 90 % de ces produits sont couramment présents dans notre environnement quotidien, que ce soit dans les aliments, les boissons, les pesticides ou les médicaments. Les chercheurs se sont concentrés sur la manière dont ces produits peuvent influencer les hormones corporelles ou agir comme perturbateurs endocriniens pour favoriser le cancer du sein.
Leur analyse a identifié 278 produits chimiques responsables de tumeurs mammaires chez différents animaux. Plus de la moitié de ces substances incitent les cellules à produire davantage d’œstrogènes ou de progestérone, tandis qu’environ un tiers active le récepteur des œstrogènes. La chercheuse scientifique au Silent Spring Institute, le Dr. Jennifer Kay, co-auteur de l’étude, souligne l’inquiétude liée à la capacité de ces produits chimiques à altérer les hormones impliquées dans le cancer du sein.
Les chercheurs ont également découvert que plus de 400 produits endommageaient durablement l’ADN et modifiaient directement la production d’hormones. Cette nouvelle étude offre une feuille de route aux régulateurs et aux fabricants pour rapidement signaler les produits chimiques susceptibles de contribuer au cancer du sein, encourageant ainsi l’utilisation de alternatives plus sûres. Le Dr. Kay souligne la nécessité de nouveaux outils pour identifier les expositions environnementales contribuant à la tendance croissante des cancers du sein, afin de développer des stratégies de prévention et de réduire le fardeau de la maladie. L’impact de cette étude devrait influencer l’évaluation de la sécurité des produits par les agences de régulation, remettant en question l’autorisation de certains pesticides liés au développement de tumeurs mammaires.