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Par Ghalia Ben Brahim
Après avoir été bloqué durant plus de deux ans, le projet de loi antiterroriste a été transmis devant les députés de l’Assemblée des Représentants du Peuple qui doivent l’examiner et le valider.
Après avoir consulté ledit projet, la Human Rights Watch a publié un rapport, daté du mercredi 8 avril 2015, dans lequel elle a relève toutes les failles de cette loi. Un rapport qui a été transmis aux législateurs tunisiens.
Eric Goldstein, directeur adjoint de la division Moyen-Orient et Afrique du Nord de Human Rights Watch, a insisté sur deux points au niveau de ce projet de loi: la peine capitale et la durée de la garde à vue prolongée. Le rapport explique que la Tunisie a adopté un moratoire sur les exécutions depuis 1991, invoquer la peine capitale dans les peines destinées aux terroristes est donc une régression totale. En ce qui concerne les gardes à vue, Eric Goldstein rappelle que, dans la loi tunisienne, la police pouvait garder les suspects durant six jours au grand maximum. Dans le projet de loi antiterroriste, la garde à vue peut durer jusqu’à quinze jours sans que le suspect ne puisse entrer en contact ni avec sa famille ni avec son avocat. Une manœuvre qui pourrait, toujours selon le rapport de Human Rights Watch, inciter les agents de l’ordre à la torture.
A la fin du communiqué, le directeur adjoint de la division Moyen-Orient et Afrique du Nord de Human Rights Watch a rappelé l’importance des acquis de la Révolution 2011 et a appelé les législateurs tunisiens à faire de leur mieux afin que ces acquis ne soient pas atteints.