France: La vasectomie gagne en popularité : une option de stérilisation de plus en plus choisie par les hommes.

La pratique de la vasectomie connaît une montée en puissance en France ces dernières années, avec près de 31 000 hommes ayant opté pour cette procédure en 2022. Bien que demeurant relativement marginale, cette opération de stérilisation semble s’inscrire dans une évolution sociétale.

Autorisée depuis seulement 2001, la vasectomie était, pendant longtemps, peu répandue. Cependant, selon une étude supervisée par l’épidémiologiste Mahmoud Zureik et publiée récemment par l’Assurance maladie et l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM), le nombre de vasectomies a augmenté de manière significative chaque année depuis 2010, passant de 1 940 en 2010 à 30 288 en 2022, soit une multiplication par quinze.

Une observation intéressante réside dans le fait que désormais, il y a plus d’hommes que de femmes optant pour cette méthode de stérilisation. Les auteurs de l’étude suggèrent que cela pourrait être en partie attribuable à l’affaire des implants Essure, largement utilisés pour la stérilisation féminine avant d’être retirés du marché à la fin des années 2010 en raison d’effets indésirables.

Le changement de perception envers la vasectomie peut également être lié à la facilité croissante de l’opération. Aujourd’hui, la plupart des vasectomies se réalisent en journée à l’hôpital, en comparaison avec quelques années auparavant où une nuit d’hospitalisation, souvent sous anesthésie générale, était fréquemment nécessaire.

Malgré cette augmentation, les experts restent prudents quant à l’interprétation de cette tendance émergente. Bien que les vasectomies soient en forte hausse, elles restent rares, concernant environ 0,15 % des hommes de moins de 70 ans en 2022 selon l’étude. Il est donc encore trop tôt pour conclure sur une diminution potentielle des appréhensions liées à l’aspect potentiellement irréversible de la vasectomie.

Certains suggèrent que les discours féministes, plaidant en faveur d’un partage équitable de la « charge mentale » de la contraception, pourraient influencer ce choix. Ronan Lerigoleur, par exemple, explique avoir opté pour la vasectomie car sa femme ne tolérait pas toujours bien la pilule, soulignant ainsi la nécessité d’un choix plus équitable en matière de contraception.

La vasectomie reste le seul choix de contraception permanent pour les hommes, en dehors du port systématique du préservatif. Alors que d’autres méthodes alternatives comme les anneaux contraceptifs ont émergé ces dernières années, elles n’ont pas encore démontré leur efficacité scientifique.

Bien que la vasectomie gagne en popularité en France, son acceptation sociale et son évolution demeurent des sujets qui nécessitent une exploration approfondie, laissant place à des considérations sociologiques pour comprendre pleinement cette tendance émergente.