Femmes Maghrébines –
La place du père dans la famille a considérablement évolué depuis une cinquantaine d’années et ne paraît toujours pas évidente aujourd’hui : plus que jamais, aujourd’hui, elle pose question !
Pendant des millénaires le couple traditionnel a été orienté vers la reproduction de la vie et la transmission, de génération en génération, d’un patrimoine biologique, matériel, culturel et spirituel.
l’homme occupait une place centrale dans la famille, une place économique, sociale et sociétale qui le plaçait comme membre « leader » de cette microsociété .Maintenant : l’homme occupe toujours une place primordiale, celle-ci cependant s’étant déplacée
La place du père comme étant un le véritable dirigeant de sa microsociété qu’est la famille n’est évidemment pas nouvelle. En effet, depuis toujours et en raison de son importance économique, apparaît rapidement comme un élément déterminant du ménage. Mais cette doctrine a également permis de au père de légitimer et de prendre encore plus de place dans le rang familiale.
aujourd’hui, l’identité masculine de manière générale et le rôle du père plus spécifiquement sont traversés par de grandes mutations et de nombreux paradoxes. Les questions de l’égalité entre les sexeset de l’enjeu de la répartition des tâches éducatives et ménagères entre l’homme et la femme font beaucoup de bruit auprès des médias, au niveau politique mais aussi dans la sphère privée.
D’où vient le flou qui plane autour du rôle d u père ?
Si l’homme peut « être dans l’affectif » et même dans le ludique avec ses enfants, doit-il pour autant oublier la fonction d’autorité à laquelle les « pères » traditionnels avaient le tord de s’identifier ?
Faut-il pour ne plus dériver vers l’autoritarisme, craindre l’autorité ?
Faut-il pour ne plus dériver vers « le père fouettard », ne plus jouer la fonction de père ?
Faut-il pour rejeter l’autorité paternelle sexiste ne plus distinguer dans l’autorité parentale la fonction de la mère et la fonction du père ?
Le féminisme est un facteur clé contribuant aux bouleversements de la répartition claire des rôles entre homme/femme ou encore entre père/mère d’actualité dans les années 50. En effet, Gérard Neyrand affirme que l’émancipation des femmes, promue par la généralisation de l’enseignement et leur affirmation comme acteurs et sujets de l’évolution sociale, contribue à cette modification de l’organisation de la famille et du statut du père. Dans les années 70, bon nombre de publications féministes remettent en cause les relations hommes/femmes et la maternité
En effet, le féminisme, le déclin de l’autorité ont bouleversé la répartition des rôles autrefois bien distincts entre les hommes et les femmes pour aller vers davantage d’égalité entre les sexes ; l’égalité se manifestant au niveau des rôles que jouent les hommes et les femmes mais aussi les « pères » et les « mères » vis-à-vis de leur(s) enfant(s).
Les pères sont aujourd’hui amenés à jouer de multiples rôles car les attentes en termes de rôle se diversifient à leur égard. De nouvelles attentes émergent et d’autres subsistent.
D’un côté, avec l’arrivée des femmes sur le marché du travail, on attend des hommes qu’ils jouent un rôle de plus en plus important dans l’éducation (un rôle d’écoute, de participation aux loisirs et plus forcément d’autorité). D’un autre côté, on attend des hommes qu’ils continuent à ramener un salaire relativement conséquent à la maison. Ils sont donc confrontés à de multiples pressions parfois contradictoires. On peut donc dire que bien que de nouveaux rôles émergent, la répartition classique et ancienne des rôles reste partiellement ancrée dans les mentalités.
Effacer la différence entre les genres masculin et féminin suppose que soient redéfinies les identités.
Il apparaît ainsi que si le papa peut être un bon papa câlin, il a aussi à jouer la fonction d’autorité, apparemment ingrate pour celui qui l’exerce, mais indispensable pour que l’enfant apprenne les limites et sorte de son sentiment de toute-puissance mortifère. Si l’homme accepte de jouer cette fonction, il ne peut l’imposer et elle doit lui être donnée par la maman qui renonce alors à « être toute » pour devenir mère : celle qui nomme le père chargé de dire la loi. Le père et la mère entrent ainsi, pour le bien de l’enfant, dans une « dépendance » qui n’est possible que s’il y a une véritable alliance entre eux !
Etre père aujourd’hui…
Nous pourrions définir les « nouveaux pères » comme des pères qui sont présents, s’occupent beaucoup de leurs enfants et prennent part aux soins du ménage. Le rôle des pères comprend différentes dimensions. Il s’agit d’offrir une présence, de la disponibilité et de l’affection, de montrer l’exemple, de poser un cadre de vie, de mettre des balises, d’écouter l’enfant, d’assurer l’autorité et les besoins financiers, de mettre chacun à sa place, de pousser l’enfant à se dépasser… il y a donc un équilibre à trouver entre les différentes facettes de la paternité.
Les pères d’aujourd’hui doivent partager de bons moments avec leurs enfants et non se limiter à édicter les règles. Ils doivent prendre une part active dans l’éducation de leurs enfants en leur inculquant leurs valeurs, en jouant avec eux, en leur racontant des histoires, en leur transmettant leur amour, tout en leur inculquant des règles et en posant des limites.
La place que prennent les pères va se définir au sein de chaque couple, dans la concertation, la sollicitude, le respect mutuel,… Chaque couple se répartit les rôles à sa manière, comme il le sent, et chaque réalité familiale est donc unique.