- société
Tunis, les années et moi
Le centre ville de Tunis, à quelques petits kilomètres de ses banlieues et quartiers les plus huppés.
Il vous faudra essayer, l’espace d’un soir ou d’une matinée de tout abandonner et se laisser happer par la ville.
Admirer son passé et faire le tour de ses souvenirs et ceux des amoureux qu’elle a vu passer, sentir l’odeur de l’authentique et respirer son souffle.
Imaginer tout ce qui traverse la fragilité de ces murs séparant les appartements d’un ancien immeuble au style colonial et usé.
Il me vient souvent à l’esprit, lors de mes rendez-vous avec Tunis que les habitants de cette ville sont malheureux parce qu’ils ne savent pas qu’ils sont heureux, qu’ils ont cette chance de pouvoir la côtoyer chaque jour de l’année.
C’est forcement parce que nous sommes des êtres qui s’habituent à tout, à la beauté et donc elle devient banalité, à la laideur et qui finit par devenir normalité, mais étrangement même le bonheur n’arrive pas à échapper à cette règle!!
En faisant le bilan de cette année, assise sur les marches de ce monument emblématique de l’avenue historique de cette ville romantique, je me suis rendue compte que plus les années passent et moins je m’habituais à la beauté de ma ville !!
A chaque déception, à chaque rupture, à chaque soif de culture, cette ville était là pour moi.
Reflet de toutes les séductions, celle d’un présent enivré par la modernité mais toujours habité par les souvenirs prestigieux d’un passé .
Elle se greffe au monde des artistes, essuie les larmes des amours perdus, et subit avec patience et sans jugement l’ivresse de ses fidèles.
Témoin de tant de choses, elle me pousse à aller vers elle avec toujours la même fascination.
Tunis, cette ville qui donne, à chaque fois, le meilleur d’elle même mais pour nous ce n’est jamais assez!
Faire le bilan sans la citer serait une atteinte impardonnable à la réalité de mon année.
Un bilan à la fois lourd et léger comme l’insouciance des jours de cette année
par Nesrine Ben khedija