
- société
Par Nesrine Ben Khedija.
Je n’aime pas les roses mais j’ai appris à respecter leurs épines. Elle défendent farouchement la fragilité des pétales, qui un jour finiront par tomber à terre.
Voir la vie sous un angle différent, chaque jour un peu plus, nous confère une sensation de liberté extrême.
Chaque matin au réveil, accablée par les rêves subis, ou parfois soulagée, le soleil prend une autre intensité, les choses une autre tournure.
Étant jeune, le changement nous effraie malgré le courage et l’insouciance que nous procure la jeunesse.
Avec le poids des années et la gravure des rides, on commence à apprécier l’effervescence du monde et le charme du changement. On plonge un peu plus, beaucoup mieux, dans la complexité de l’humain.
On apprend que la vie elle même est une aventure, que la peur est obligatoire mais que se lever le matin est un signe de courage.
Faire taire les attentes dont la voix aiguë nous perce parfois le cœur et fragilise souvent notre foi.
S’adonner aux plaisirs d’une vie aussi fragile que les pétales d’une rose et penser aux épines qui, telle une mère se battent pour maintenir la vie en vie.
Fermer ses yeux et se se dire que si la nuit venait à parler, le jour se frayera timidement un chemin vers l’oubli.
Crier au ciel et le supplier : prends-moi le cœur et lâche-lui la main car c’est seulement dans l’intimité des nuits que les cœurs se prennent…et se relâchent le lendemain.
Nul ne pourra nier que sur nous la nuit a des effets qui poussent vers la liberté.
Mais pour être libre il faut subir la grisaille des jours incertains.
Et on lève ses yeux au ciel, avec rage et acharnement, et supplie de nouveau: Cours du plus vite que tu peux car ici il n’y a plus de place pour les déceptions.
Prends tes désamours et va-t-en, mais surtout ne t’en fais pas pour nous, demain la pluie saura tout effacer.