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Pourquoi les femmes sont-elles plus sensibles à l’obésité ?

  • Pourquoi les femmes sont-elles plus sensibles à l’obésité ?

 

Les facteurs qui conduisent à l’obésité peuvent être différents entre les hommes et les femmes, selon une nouvelle étude menée par des chercheurs de l’Université de Californie et publiée dans la revue Brain Communications. Les résultats ont révélé des différences dans la structure, la fonction et la connectivité du cerveau qui pourraient aider à mieux comprendre les pulsions et les comportements liés à l’obésité chez les deux sexes. Les chercheurs ont constaté que les femmes obèses avaient une plus grande anxiété, une résilience plus faible et des difficultés émotionnelles par rapport aux hommes. Elles étaient également plus sensibles à la vue, à l’odeur et au goût des aliments ultra-transformés. D’autre part, le comportement alimentaire des hommes serait davantage affecté par des sensations intestinales telles que l’inconfort abdominal et l’hypersensibilité viscérale.

 

L’étude a porté sur 183 participants âgés de 18 à 55 ans, avec un indice de masse corporelle (IMC) soit normal, soit élevé. Tous les participants ont rempli des questionnaires d’autoévaluation sur différents facteurs tels que les traumatismes de l’enfance, l’anxiété et la dépression, la dépendance alimentaire, les symptômes intestinaux, les traits de personnalité et d’autres facteurs. Chaque participant a également subi trois IRM cérébrales différentes pour évaluer les différents facteurs cérébraux.

 

Les résultats ont montré des changements de connectivité associés à un IMC élevé chez les deux sexes. Chez les femmes, l’étude a identifié des régions et des réseaux cérébraux présentant des altérations associées à des traumatismes précoces. L’alimentation liée aux émotions semble jouer un rôle majeur dans l’obésité chez les femmes, tandis que chez les hommes, le comportement alimentaire est davantage affecté par des sensations intestinales. Les chercheurs ont souligné l’importance de prendre en compte ces différences cérébrales entre les sexes pour mieux prendre en charge les hommes et les femmes obèses et les aider à perdre du poids et/ou adopter une meilleure hygiène de vie.

 

La chercheuse Arpana Gupta a suggéré qu’il pourrait être important de se concentrer sur les techniques de régulation émotionnelle et les facteurs de vulnérabilité lors de la conception de traitements pour les femmes ayant un IMC élevé. Les chercheurs ont également souligné l’importance de la connexion bidirectionnelle de l’axe intestin-cerveau, qui joue sur nos comportements alimentaires. Bien que ces données ne fassent état que de corrélations, elles mettent en évidence la nécessité d’interventions adaptées et non d’un traitement identique aux deux sexes pour lutter contre l’obésité. En résumé, les différences cérébrales entre les hommes et les femmes doivent être considérées pour une meilleure prise en charge de l’obésité.

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