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Entretien avec Kamel Ben Othman initiateur du AMAG CEREMONY AWARD

  • Entretien avec Kamel Ben Othman initiateur du AMAG CEREMONY AWARD

 

Une nouvelle lune émerge et un nouveau Ramadan prend départ, une vue conjurée conditionne notre train de vie pendant une trentaine de jours.

Le mois saint, le rendez-vous magique avec traditions, tel un parfum d’encens qui inonde les maisons,telle l’odeur d’un pain aux olives tout juste sorti du four, et telle l’odeur bruyante  d’une belle médina, la médina de Tunis.

Des souvenirs défilent et les images se bousculent dans la mémoire, certaines ont changé d’allure mais d’autres sont restées intactes telles les retrouvailles autour des grandes tables impeccablement dressées et les longues soirées autour de la télé.

 Durant ce mois saint, qui approche de sa fin, les activités culturelles et les productions télévisées sont à leur apogée, gardant les tunisiennes et les tunisiens dans un intéressement spécial.

 Nous vivons tous au rythme de soirées interminables qui commencent indéniablement avec la programmation des chaines du petit écran,  des bousculades de zapping pour ne rien rater et des bagarres autour de la télécommande pour imposer son choix, tout cela représente une coutume pour nous tunisiens durant les 30 jours de ce mois.

C’est autour de l’effervescence des feuilletons et des séries ramadanesques que Kamel Ben Othmane, fondateur du magazine AMAG, a pris l’excellente initiative de créer le AMAG RAMADAN CEREMONY.

Cette cérémonie a pour but de mettre en valeur tous les efforts fournis, ainsi que de récompenser  la performance, la créativité et l’innovation dans de multiples domaines d’ un secteur en constante évolution, qui est celui de l’audiovisuel.
La vocation du AMAG RAMADAN CEREMONY n’est pas uniquement de remettre des prix mais
d’accompagner la profession en la valorisant et en récompensant l’excellence de l’ensemble
des acteurs, techniciens et créateurs de contenu.

Parlons-en avec celui qui en connait le plus Monsieur Kamel Ben Othmane.

Femmes Maghrébines: Bonjour Kamel, nous sommes heureuses de te recevoir dans nos locaux et heureuses d’être votre partenaire médiatique pour la deuxième saison du AMAG RAMADAN CEREMONY.

Si tu nous parlais de toi, d’AMAG et de  AMAG RAMADAN CEREMONY, comment t’est venue l’idée de créer cet événement? 

Kamel Ben Othmane: alors, je suis  Kamel Ben Othmane architecte de formation et fondateur du magazine AMAG, une plateforme digitale, artistique et culturelle, j’evolue dans l’événementielle depuis quelques années maintenant, je le fais pour entre autre gagner ma vie et supporter le magazine, c’est un secteur porteur.

L’idée de cette cérémonie est le fruit d’une constatation, et d’une inspiration, celle du nouveau née du festival de Cannes le Cannes séries, qui cartonne en ce moment.

Comme vous le savez, sur la scène artistique actuelle  il y a beaucoup de festivals et d’initiatives autour du cinéma, les JCC, Festival Manarat, Gabes cinémafen  et j’en passe, mais pas pour la télévision.

En plus il y a toujours eu cette barrière entre le monde du cinéma et celui de la télé, tu as les gens de la télé et les autres du cinéma.

Depuis la révolution, il y a eu moins de productions cinématographiques, alors beaucoup de techniciens qui ont besoin de gagner leur vie, se sont dirigés vers la télévision alors je me suis dit pourquoi pas un festival, une cérémonie ou une soirée pour la télé. 

Plus exactement une cérémonie qui récompense les productions audiovisuelles du mois de ramadan, en espérant qu’elle s’étende et évolue d’une manière plus large avec le développement d’autres départements.

Le AMAG CEREMONY AWARD  aura lieu juste après Ramadan entre autres pour se distinguer des autres initiatives que je salue.       

FM: 2021 c’était la première édition, ou plutôt la première saison comme tu aimes le dire, au temps difficiles de la pandémie comment tu as géré les choses ?

KBO: et bien difficilement, c’était juste après la levée du confinement, il y a avait encore le couvre feu mais je tenais absolument à ce que la cérémonie se fasse en présentiel, deux semaines avant le jour J nous avons malheureusement eu désistement de trois de nos sponsors, c’était un cas extrême et la résiliation des contrats s’est faite selon ça.

C’était dur à assumer car les contributions des trois sponsors devaient couvrir les frais de la cérémonie. Heureusement que nos partenaires et les amis autour ont pu sauvé la mise.

Je ne vous cache pas que jusqu’à ce jour nous subissons les conséquences, c’est comme la production il faut beaucoup d’argent et de l’argent justifié pour pouvoir s’en sortir.

C’est difficile mais on tient le coup et on s’accroche pour aller de l’avant.

On vise le long terme et nous sommes ouverts à tous, c’est un projet qui a beaucoup de potentiel et de possibilité  de grandir et de couvrir tout le monde arabe. 

FM: Concernant les aides de l’état, vous en avez 

KBO: La télé n’est pas sous la tutelle du ministère de la culture, donc nous n’avons pas le droit aux aides comme le cinéma ou la danse.

Pour le cinéma la CNCI donne une aide considérable mais par pour nous, on se débrouille seuls pour minimiser les charges et arriver au résultat voulu.

Ce qui nous sauve c’est le fait de faire ça par amour et par passion, par amour pour le pays surtout.

En 2013,  je suis rentré de France avec beaucoup d’espoir, là je regrette de m’être emporté autant, j’aurais peut-être du y garder un pied à terre l , je ne sais pas!

Je sais que les révolutions prennent beaucoup de temps pour s’affirmer et pour voir mûrir leurs fruits, mais là ça devient trop long et c’est dommage.

FM: Comment ont été accueillis les résultats de la saison 1 par ceux qui ont gagné mais aussi ceux qui ont perdu ?

KBO: D’abord je tiens à préciser que personne ne connaissait les résultats à l’avance, donc les rires étaient vrais, les larmes aussi, il y a eu beaucoup d’émotion et c’était juste magnifique.

Il y a ceux qui ont catégoriquement refusé l’esprit de compétition, en affirmant que seul le public a le droit de juger les productions, mais nous estimons que l’évaluation d’un point de vue professionnelle est très importante.

Il y a malheureusement eu  des malheureux des résultats oui.

 

FM: Et le jury alors 

KBO: Nous avons une crédibilité, celle de la cérémonie, celle de membres du jury  et le but au final c’est de se réunir autour de tous ces travaux. 

Nous avons choisi un jury détaché des productions qui étaient en diffusion l’année dernière et cette année également.

Nous avons opté pour qu’il n y ait pas de président de jury, chaque voix compte et toutes les voix

Certes il y a eu des débats houleux mais très intéressants, ce sont des connaisseurs et des experts chacun dans son domaine alors vous imaginez la qualité du débat.

FM: Pour cette deuxième saison quoi de neuf ?

KBO: nous avons gardé les points forts et nous avons amélioré les points faibles.

Nous aimerions rémunérer les prix, c’est malheureusement une question de budget, nous avons trente prix qui méritent tous d’être rémunéré et cela sera le plus dans les prochaines saisons.

il y aura aussi des ateliers d’écriture, pour l’année prochaine, une initiative qui sera annoncée lors de cette deuxième saison, nous estimons que c’est une initiative qui va intéresser beaucoup de monde.

 

 

 

 

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