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Par Rim OUERGHI –
A tout juste 33 ans, Amine CHOUAIEB est un jeune entrepreneur, dont sa propre entreprise CHIFCO spécialisée dans l’Internet des objets, le machine learning et le big data Il a été nommé à la tête de Cellcom, l’une des sociétés leader dans le secteur technologique tunisien pour devenir le plus jeune dirigeant d’une société cotée en bourse en Tunisie.
Féru des nouvelles technologies, il incarne à la perfection le profil de l’entrepreneur innovant toujours assoiffé de savoir et de progrès. C’est grâce à sa persévérance et à son amour du défi qu’il brille et excelle dans son domaine face à un paysage général dégringolant. Son message d’espoir redonnerait le sourire au plus abattus des jeunes tunisiens.
« Femmes Maghrébines » a rencontré ce jeune entrepreneur aux idées révolutionnaires et au caractère bien trempé, capable de tout pour hisser plus haut la jeunesse tunisienne.
J’étais un élève borderline. Le chamboulement est survenu l’année de mon bac car j’étais conscient qu’en Tunisie, cette étape est un moment crucial dans la vie par rapport à l’orientation. J’ai décidé de mettre les bouchons doubles. J’ai pu avoir la meilleure moyenne dans ma région. Ma famille me poussait à faire des études en médecine, mais ce n’était pas du tout mon objectif. Je voulais quelque chose de différent, une spécialité qui répond à mes attentes et à mon caractère. De par mon caractère, je n’aime pas le conformisme. J’adore pousser les limites. J’ai donc opté pour l’école préparatoire en France, qui était une discipline assez dure et élitiste.
Les premières années de mes études supérieures ont déclenché en moi un vrai défi avec moi-même. Je me remettais en question tous les jours. Le challenge était dur. Et c’est grâce à mon caractère, que j’ai quelque part hérité de mon père, que j’ai pu surmonter les premières difficultés que j’ai rencontrées dans mon parcours universitaire. C’est la première école qui a forgé en moi l’esprit de compétition et du défi. C’était aussi une opportunité pour m’ouvrir sur de nouvelles expériences.
J’ai appris que, le diplôme est important mais le plus important c’est d’apprendre comment faire constamment du travail sur soi-même, chercher à se développer, se comprendre et surtout se remettre en question.
Après les deux années préparatoires, j’ai été à l’école d’ingénieurs, où nous étions, outre le parcours scientifique, amenés à développer l’aspect social et humain. Nos activités étaient focalisées sur les actions humanitaires, réseautage, l’art, les voyages à l’extérieur….
J’ai fait mon premier stage au Sénégal, et c’était l’expérience la plus marquante de ma vie. J’étais surpris par des phénomènes sociétaux choquants, notamment la discrimination et la pauvreté…
Ensuite j’ai été en Australie avant de revenir en France pour redémarrer un nouveau parcours académique. En effet, assoiffé de connaissance, j’ai décidé de faire l’école supérieure de commerce car je voulais diversifier et complémenter ma formation et j’avais, depuis mon jeune âge, une vision sur mon devenir.
J’ai pris le chemin du salariat afin d’avoir une expérience significative, et ce, même si l’entrepreneuriat était déjà bien dans un coin de ma tête. J’ai commencé ma carrière professionnelle en France, où j’ai travaillé en tant que consultant dans une boite d’expertise de renommée où j’ai pu atteindre en une courte période les plus hauts échelons. A la recherche toujours de nouvelles expériences et de nouveaux défis, j’ai quitté ce confort professionnel pour entamer une nouvelle expérience : J’ai créé ma propre entreprise.
A chaque étape de ma vie j’aurais pu dévier de mon parcours, j’avais toujours le choix. Mais c’est grâce à ma ténacité que j’ai pu éviter le déraillement.
Volonté et persévérance. Je suis toujours dans une quête de profondeur, de nouveauté et du différent. Je travaillais depuis mon jeune âge et je comptais sur moi-même. ..A l’époque, tout le mode pensait que c’est mon père qui me donnait mon argent de poche, alors que c’était grâce à mes petits jobs d’été.
J’estime que le premier combat en Tunisie est celui de l’éducation qui doit commencer dans la famille. En Tunisie, il y a un vrai problème d’égo et c’est ce qui bloque notre société. Je pense qu’on ne doit pas tomber dans la facilité.. Par ailleurs, il est temps que l’Etat mise sur l’enseignement en mettant en place une université d’excellence et des unités de développement de l’intelligence artificielle. Il faut faire confiance en ces jeunes et leur donner une chance pour réussir !
A mon sens, nous devons encadrer nos jeunes et les aider à déployer leurs ailes. La Tunisie regorge de compétences qui tentent de se frayer un chemin.
Ce qui nous manque aujourd’hui , c’est un message positif d’espoir pour cette jeunesse désenchantée. La dépression est généralisée. Il est grand temps de finir avec cet abattement ambiant et de rappeler que nous ions une époque cruciale de notre histoire et dont nous devons être fiers. Il faut mettre en exergue nos acquis car la liberté n’a pas de prix.. J’estime qu’il faudra aussi finir avec la politique d’encouragement de l’immigration qui est un échec cuisant qui appauvrit le pays de son élite.
Cela va de même pour la question de l’employabilité des jeunes dans le secteur public. Je trouve qu’il est urgent que le gouvernement mise sur le secteur privé ! Le secteur public est incapable de gérer à lui seul les attentes du marché de l’emploi et d’assurer seul l’évolution économique du pays.
Pour finir, je pense que nous devrions nous focaliser sur les opportunités que nous a offertes la révolution dont les Tunisiens n’en sont pas conscients, faire véhiculer des messages positifs, miser sur la jeunesse et hisser la Tunisie plus haut !
Bill Gates, Bourguiba, Nelson Mandella, Ghandi, Hedi Nouira
Je suis passionné de lecture. Je lis quotidiennement et je regarde beaucoup de documentaires également. Je ne dors pas assez mais je gère mes besoins de sommeil. 90% de mon temps est consacré au travail.
Imposer le nouveau modèle Cellcom,et monter un fond d’investissement pour accompagner les jeunes et restructurer l’entreprise.
Créer un centre médical de pointe pour lutter contre le cancer.
Une malencontreuse erreur s’est glissée dans l’orthographe du titre de l’entretien publié en page 10 de notre édition papier ( Numéro du mois de Mai).
En effet Monsieur Amine Chouaieb est le fondateur de la société CHIFCO et le PGD de la société CELLCOM