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La révolution sexuelle dans le monde arabe verra-t-elle le jour ?

  • La révolution sexuelle dans le monde arabe verra-t-elle le jour ?

Aujourd’hui on ne peut plus nier que la femme est au centre de tous nos liens, de tous nos échanges, de toutes nos préoccupations. La femme, ce beau mélange qui suscite le désir, le culpabilise et le pousse aux marges et à la clandestinité voulue, s’exhibe… ! Elle frôle dans son approche la délicieuse licence des écrits de l’âge d’or musulman, comme “Le Jardin Parfumé” de Cheikh Nefzaoui, qui traitaient sans complexe d’érotisme et du Kamasutra.
 
C’est une autre révolution, intime et souterraine, mais bouleversante et acharnée qui s’annonce. En Tunisie, la domination masculine reste de rigueur, mais les femmes, souvent plus éduquées et plus émancipées, gagnent du terrain. Il ne s’agit nullement de guerre mais l’obsession de la virginité avant le mariage s’estompe, et le commerce de la lingerie fine explose.
Dans un monde arabe où la notion d’honneur est intimement liée à ce qu’il y a entre les jambes d’une femme. Où le corps des femmes est considéré comme étant une propriété de l’homme. Dans un monde où les hommes sont supposés amasser les expériences sexuelles (plus il y en a, mieux c’est, forcément) mais les femmes doivent attendre patiemment le « vainqueur » le  » maître suprême » à qui elles donneront un vagin immaculé.
Dans un monde arabe où les femmes sont considérées comme étant des êtres humains surnaturels qui naissent et grandissent sans besoins sexuels, pulsions ou fantasmes. Il s’avère qu’en Tunisie, la situation est autre. Les idéaux changent et évoluent. Les jeunes mamans, souvent premières gardiennes de l’ordre patriarcal, sont plus présentes pour rendre l’éducation sexuelle de leurs enfants une question de santé, mais aussi d’apprentissage du plaisir qui garantit l’épanouissement social.

Une misère sexuelle qui mène à l’absurdité

Le désir crayonne son chemin dans notre vie ; le couple n’est plus un espace d’intimité, mais une préoccupation du groupe. Il en résulte une misère sexuelle qui mène à l’absurdité ou l’hystérie. Maintenant, on espère vivre une histoire d’amour et on stimule la mécanique de la rencontre, de la séduction et du flirt en surinvestissant nos corps et en donnant des pouvoirs à nos désirs. L’absurdité de L’orgasme après le mariage n’est plus tolérée. Nos corps ne sont  plus soumis à des codes religieux qui les vident deleurs désirs
Le paradis ,et ses vierges, est un thème fétiche des prêcheurs, qui présentent ces délices d’outre-tombe comme une récompense aux habitants des terres qui vivent une misère sexuelle. L’orgasme passe par l’amour pas par les codes sociaux.
Ce qui avait été le pêché dépaysant des terres lointaines prend les allures d’une confrontation et d’une abnégation sociale. Une différence autrefois désamorcée par la distance et une impression de supériorité est devenue une légitimité immédiate ; le droit à l’amour et au sexe.
Le grand public découvre, dans la frustration et l’agitation, que dans notre société le sexe n’est plus un tabou et que la grande misère sexuelle qui nous a tant accablé se déferle petit à petit.

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