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La "misophonie" ou quand les bruits des autres deviennent insupportables

  • La "misophonie" ou quand les bruits des autres deviennent insupportables

Si des bruits de tous les jours tel qu’un robinet qui coule, des bruits de mastication ou les cliquetis d’un stylo vous irrite ou panique, vous souffrez peut-être de  de Misophonie!!!

La miso- (haine) phonie (son) signifie une forte réaction à certains sons. Il ne doit pas être confondue avec l’hyperacousie où le son est perçu comme anormalement bruyant ou physiquement douloureux. L’hyperacousie et la Misophonie sont des troubles liés à « une diminution de tolérance du son ». Cependant, l’hyperacousie est une condition où l’information auditive est insupportablement forte. En ce qui concerne la Misophonie, c’est la répétition de sons qui est intolérable.
Une étude a été recemment publiée  qui révèle  les nouveautés  sur cette maladie moderne qu’est de la Misophonie ; soit le fait de ne pas supporter certains bruits du quotidien. Si l’on sait très peu pour le moment sur cette maladie, c’est qu’elle n’a été découverte qu’au début des années 2000 et que jusqu’en 2013, seules deux études de cas avaient été publiées à son sujet.
Ce trouble est à distinguer des acouphènes (origine auditive ou neurologique) ou de la phonophobie qui est une crainte d’entendre due à une sensation auditive insupportable, produite par les sons environnants. L’incidence de ce trouble dans la population générale n’est pas connue, avec une estimation de 10% chez les personnes souffrant d’acouphènes.
 
Plusieurs études ont constaté que les types de sons les plus fréquemment pourvoyeurs de réactions inversives chez les patients atteints de cette affection sont les bruits de gorge ou de mastication émanant d’un autre individu, souvent un proche.

Un sentiment de dégoût qui se transforment rapidement en un sentiment de colère

Les symptômes les plus fréquemment rencontrés sont ainsi une irritabilité importante et un sentiment de dégoût qui se transforment rapidement en un sentiment de colère. Il est également mis en évidence un sentiment de perte de contrôle, pouvant provoquer chez le sujet un sentiment d’impuissance face à la stimulation, aboutissant dans des cas plus rares à une agressivité verbale, voire physique.
Les sujets en souffrance mettent souvent en place des stratégies d’évitement. Ils ont ainsi tendance à éviter certaines situations qui pourraient les exposer aux stimuli, ou utilisent plusieurs alternatives visant à contrecarrer les sons aversifs, se servant de boules Quies, écoutant de la musique ou se parlant à eux-mêmes pour se détendre. Le degré de dysfonctionnement varie d’un sujet à l’autre, mais le point commun est le sentiment de honte ressenti par les personnes souffrant de Misophonie.
Dans les conclusions des chercheurs, il est expliqué que toutes les personnes réagissent de la même manière aux deux premiers types de sons, neutres et déplaisants. À l’écoute des sons caractéristiques, les misophones ont manifesté une réponse combat-fuite, un rythme cardiaque significativement accéléré et une augmentation de la conductance cutanée. Leurs scanners cérébraux ont révélé un pic d’activité dans le cortex insulaire antérieur, une région connue pour intervenir dans les mécanismes de l’attention.
C’est un dysfonctionnement dans cette zone du cerveau qui leur fait associer des sons relativement anodins à des réactions émotionnelles disproportionnées, cette région établissant également des connexions très denses avec d’autres régions cérébrales régulant la mémoire et les émotions durant l’écoute de ces bruits.
 
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