- société
De retour à la maison, je vis mes enfants assis devant la télévision. Ils me regardaient à peine, absorbés par leur série télé américaine.
Dans la chambre, mon mari m’a demandé : « Comment on va leurs dire ? ». J’ai répondu : « On va jouer aux parents civilisés, on va leurs décrire la situation, dans le calme et avec beaucoup de tact, après leur feuilleton ». Une fois la série télé terminée, nous avons convoqué les enfants au salon et j’ai dit :
Nous sommes allés chez le docteur, votre père et moi et … Il nous a annoncé que j’ai une tumeur au sein et que je dois suivre une lourde thérapie ».
Mes enfants me regardaient sans parler. Ils comprenaient la gravité de la situation, mais n’arrivaient pas à formuler leurs impressions. Je me mis alors à pleurer.
Ce n’était pas pour me sentir soulagée, car je ne serai jamais soulagée tant que j’aurais ce mal en moi, mais c’était par culpabilité : je me sentais coupable d’infliger à ma famille ce lourd fardeau. Mon mari était bouleversé et essayait de ne pas le montrer aux enfants. Je me repris et continuai :
puis je me jetai sur mes enfants en les embrassant. Ils m’enlacèrent et m’embrassèrent à leur tour.
Une semaine après, les résultats de l’analyse tombèrent. Le cancer était parfaitement opérable et je devais suivre, après, une radiothérapie. Toutefois, je devais rester vigilante car ce type de cancers pourrait se développer une fois de plus et tout pourrait repartir à zéro.
Par Hajer zarrouk