- société
Par Rim OUERGHI
Dans une interview accordée à Femmes Maghrébines, Mme Samira Merai, Ministre de la Femme, a déclaré que selon les études, notre société souffre aujourd’hui de phénomènes comme l’augmentation des cas de suicide , la violence dans la rue, dans l’administration,… la tendance de nos jeunes vers le terrorisme et leurs implications dans des réseaux terroristes, et que ces phénomènes de société puisent leurs sources en une grande partie dans la violence à domicile vécue et enracinée dans la personnalité et l’inconscient de l’enfant et qui est essentiellement la violence faite à la femme qu’elle soit sa maman au premier lieu ,sa sœur ou toute femme appartenant à son cadre familiale.
Si on tolérait auparavant quelques formes de violence (intolérables) prétextant la culture et les mentalités, aujourd’hui, les chiffres alarmants ne nous laissent pas indifférents et nous mettent dans l’obligation et l’urgence de réagir pour lutter contre ces phénomènes, qui, associés à la tendance mondiale et aux nouvelles données imposées à notre société, ces phénomènes sont entrain de s’aggraver et la passivité peut nous ramener jusqu’à l’effondrement de toute la société
La loi, tant attendue, de lutte contre les violences faites aux femmes, et l’une des réponses aux phénomènes auxquels nous assistons aujourd’hui, ce n’est pas un luxe qui s’offre à la femme, c’est une obligation imposée par les dangers qui s’installent de plus en plus dans notre société, et c’est une loi qui va protéger aussi bien la femme que l’homme.
Selon Mme Samira Merai, l’objectif primordial est l’équilibre de la famille, les violences faites aux femmes ne sont pas des problèmes individuels, mais une question de société dont les inégalités entre hommes et femmes sont le moteur et l’origine.
Lutter contre les violences faites aux femmes, c’est garantir un cadre propice au développement et à l’accroissement de l’être qu’il soit homme ou femme. En effet, si les femmes sont les premières touchées par les violences domestiques, elles ne sont pas les seules victimes, les familles où une femme est victime de violences, entraînent de profonds traumatismes pour les enfants.
Le fondement de cette loi, c’est d’instaurer le respect au sein de la famille ; en effet, en apprenant le respect, et en gravant le comportement du respect au sein de la famille, on aura, des citoyens qui se respectent et qui communiquent, comme fruit de cette loi dont l’application changera les mentalités et la culture. C’est une couverture juridique qui va vraiment aider la femme à avoir plus de droits et plus d’équilibre, aussi bien à l’intérieur de son foyer conjugal que dans la société de façons générale.
Cette loi se base sur « les droits garantis par la Constitution qui prévoit l’égalité et la promotion des droits de la femme, sa protection et la lutte contre toute forme de discrimination ». Elle prévoit de définir « avec précision et rigueur les comportements qui peuvent être considérés comme des actes de violence contre les femmes » et de « les pénaliser avec les sanctions nécessaires ». Elle prévoit aussi « un mécanisme pour prendre en charge les femmes victimes de ces violences ».
Si nous sommes fiers aujourd’hui d’avoir réalisé une révolution pour la dignité, il ne faut pas oublier que la lutte contre les violences faites aux femmes, est la base de la dignité de l’être humain.
Il est tout à fait naturel que cette loi sera rejetée par une minorité extrémiste, une minorité qui se nourrit du flou, du désordre et de la manipulation, mais c’est le rôle des citoyens avertis et conscients de défendre cette loi, et de vieller à son application, parce que l’avenir de notre pays, passe obligatoirement par cette loi.