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Dans ma tête !!

  • Dans ma tête !!

Les idées se bousculent dans ma tête, je pense à une chose, puis à une autre, puis une autre encore, puis de chose en chose, je me demande comment j’en suis arrivée à penser à cette chose, et je m’amuse à refaire le chemin inverse, suivant le fil tortueux de mes pensées, le chemin où elles m’ont menées, conduites malgré moi.
Je me sens comme une brindille malmenée par les flots d’une mer déchainée, comme une plume emportée par les rafales d’une bourrasque, j’essaye de résister, de ne pas me laisser ainsi malmener, de nager contre le courant, de refuser, de m’imposer, puis je comprends que ça ne sert à rien, que tous mes efforts sont vains et je me laisse aller, presque avec soulagement, baisser les bras devient presque une délivrance, une façon de capituler qui libère et je me balance, je flotte, je danse, je monte, je touche presque le ciel du bout des doigts, je suis aveuglée par la lumièredes rayons du soleil qui me chatouillent le visage et m’aveuglent, puis je descend, une chute vertigineuse, rapide, angoissante qui me plonge au fin fond de la terre, là où il fait froid et humide, là où ça sent la mort, là où ça sent le noir, la solitude, là où la tristesse a une odeur, une couleur et un gout amer qui tapisse le palais et remonte dans les narines, là où le désespoir me frôle la peau et me fait hérisser les poils, l’un après l autre et me glace le sang dans les veines.
Et c’est un yoyo infini, un va et vient interminable dans ma tête que le flot de mes pensées, torrentiel, incontrôlable, saccadé et fou m’impose.
Dans ma tête, c’est une symphonie, qui s’emporte, se déchaîne, où les notes s accélèrent, se chevauchent, se bousculent deviennent folles, puis ralentissent, se relâchent, se caressent, se prélassent, se détendent, ralentissent et s’apaisent.
Dans ma tête c’est une tempête, une tornade, où les vents deviennent fous, malmènent et torturent les âmes, même les plus averties  où les pluies emportent tout sur leur chemins, inondent les rues et les cœurs, où le tonnerre gronde et menace et les éclairs n’éclairent pas, mais aveuglent et horrifient, puis c’est l’accalmie, le silence pesant et assourdissant, l’air lourd  étouffant et menaçant, la lumière qui se fraye un chemin à travers les nuages, timide et hésitante, la brise qui se veut caressante mais qui est tremblante et inquiétante.
Dans ma tête c’est un film, où les scènes se succèdent, ou les actions s’enchainent, les héros se meurent, et les rêves se brisent, les espoirs s’amenuisent, les personnages se débattent, refusent et nient, s’offusquent, suffoquent et se noient, avant de tout accepter, se consoler et se réconcilier.
Dans ma tête c’est un labyrinthe, sinueux et étroit, sombre et oppressant, sans issu mais non sans fin, dans ma tête je suis perdue, paumée, désorientée mais je suis bien.
 
Par Souhir Buonomo

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